Près d'une entreprise sur deux ne pourrait survivre à un second confinement que grâce à des mesures d'aide

La proportion des entreprises interrogées indiquant que la faillite est probable ou très probable atteint 8,1 % cette semaine. Ce chiffre est comparable à celui du mois d'août. En septembre, la perception du risque de faillite était plus faible, mais cela tient au fait que les petites entreprises wallonnes et bruxelloises, qui jugent le risque de faillite plus élevé, étaient bien moins représentées dans cette enquête-là. En outre, il est possible que certaines entreprises en difficulté aient entre-temps fait faillite et qu'elles n'aient donc plus participé à cette enquête (c'est ce qu'on appelle le « biais de survie »). À titre d'illustration, les entreprises interrogées estiment que jusqu'à 8 % des entreprises de leur propre secteur ont déposé leur bilan ou qu'elles font l'objet d'une procédure de faillite en raison de la crise du coronavirus. Le fait que les entreprises en faillite ne participent plus à l'enquête signifie que l'impact négatif de la crise du coronavirus est peut-être sous-estimé.

Une question supplémentaire quant à l'effet d'un hypothétique second confinement de six semaines sur le risque de faillite a été ajoutée au questionnaire cette semaine. 5 % des entreprises interrogées déclarent qu'un tel confinement conduirait à la faillite de leur entreprise même si les mesures de soutien financier mises en place lors du premier confinement étaient reconduites. Pour 45 % des répondants, la survie de leur entreprise dépend directement des mesures de soutien financier et, si celles-ci ne sont pas menées comme au deuxième trimestre, une faillite serait inévitable. La dépendance vis-à-vis des aides financières lors d'un hypothétique confinement est particulièrement prononcée pour les entreprises de l'horeca, du secteur des arts, spectacles et services récréatifs et de la vente au détail non alimentaire. Dans ce cas de figure, la survie de près de huit entreprises sur dix de ces secteurs dépendrait directement de ces mesures.

En ce qui concerne les aspects liés à la liquidité, les entreprises interrogées font aussi état d'une détérioration par rapport au mois précédent. Au cours de la semaine écoulée, 32 % des entreprises interrogées ont signalé qu'elles rencontraient des problèmes de liquidité, contre 25 % en septembre et 30 % en août. Pour mesurer la position de liquidité des entreprises, il leur a par ailleurs été demandé combien de temps elles pouvaient faire face à leurs obligations financières actuelles sans devoir compter sur des fonds propres ou des crédits supplémentaires. La réponse est inférieure à un mois pour 3 % des répondants, tandis qu'elle se situe entre un et trois mois pour 19 % des répondants, ce qui signifie que près d'une entreprise sur quatre se retrouve dans une situation financière précaire.

Il n'y a pas non plus de signes de reprise en termes d'estimations et de perspectives pour l'emploi dans le secteur privé. Sur la base des réponses des entreprises participant à cette enquête, l'emploi dans le secteur privé devrait diminuer de près de 90 000 unités en 2020 (soit une baisse de 3,6 % de l'emploi dans le secteur privé) et de près de 15 000 unités en 2021 (soit une baisse de 0,6 % de l'emploi dans le secteur privé). Dans l'enquête d'octobre, les entreprises indiquent également que 7 % de leurs employés sont au chômage temporaire, contre 6 % en septembre. Cette progression est entièrement imputable à la hausse du chômage temporaire dans le secteur de l'horeca, qui est passé de 34 % en septembre à 60 % en octobre, et ce pourcentage est probablement fortement sous-estimé car il ne reflète pas encore pleinement l'impact de la récente fermeture au niveau national.

Le travail à domicile est à nouveau en forte augmentation et sera deux fois plus souvent en vigueur après la crise

Cette semaine, le mode de travail a par ailleurs évolué puisque le travail à domicile à temps plein est à nouveau la règle au sein des entreprises où il est possible. En conséquence, la part de télétravail à temps plein a grimpé de manière significative, passant de 9 % en septembre à 22 % en octobre, tandis que la proportion de télétravail à temps partiel reste également élevée (22 %, contre 26 % en septembre). En outre, ces chiffres ne reflètent vraisemblablement pas encore pleinement l'impact des récentes mesures.

Même après la crise du coronavirus, les entreprises s'attendent à ce que le recours au travail à domicile soit plus intensif qu'avant la crise du coronavirus : le nombre moyen de jours de travail à domicile par semaine passerait de 0,8 à 1,4 jours. Il ne s'agit là que d'une légère diminution par rapport au chiffre actuel de 1,7 jour de travail à domicile par semaine. En particulier, les services de support, le secteur de l'information et de la communication, les activités financières et d'assurance auront à l'avenir un recours plus intensif au travail à domicile, avec une moyenne de deux jours par semaine.

La Sté Banque nationale de Belgique a publié ce contenu, le 26 octobre 2020, et est seule responsable des informations qui y sont renfermées.
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