La banque britannique Barclays a annoncé mercredi avoir provisionné 1,6 milliard de livres (1,76 milliard d'euros) face au risque de défauts de paiements, un chiffre supérieur aux attentes alors que l'impact économique de la pandémie pèse sur ses perspectives pour 2021.

La crise née du nouveau coronavirus a en effet contraint les établissements bancaires à passer d'importantes provisions pour créances douteuses, la baisse des taux d'intérêt pénalisant par ailleurs les activités de banque de détail.

Le bénéfice avant impôts de Barclays a ainsi reculé sur le deuxième trimestre à 1,3 milliard de livres, un chiffre légèrement supérieur au consensus du groupe, contre 3 milliards de livres un an plus tôt.

À la Bourse de Londres, l'action Barclays cédait plus de 5% vers 11h00, reflet des craintes relatives à une hausse potentielle des pertes sur crédits.

"Si vous regardez notre performance de crédit sous-jacente, c'est relativement limité, les chiffres sur les défauts dont nous disposons n'ont rien à voir avec les gros titres que vous lisez", a expliqué à la presse Tushar Morzaria, directeur financier du groupe bancaire.

Dans l'ensemble, la division marché tire son épingle du jeu avec une hausse de 49% de son activité à 2,1 milliards de livres (2,31 milliards d'euros), validant ainsi la stratégie de renforcement des activités de banque d'affaires défendue par le directeur général Jes Staley, très critiquée en revanche par l'activiste Edward Bramson, qui souhaite au contraire la réduire.

Les analystes tablaient quant à eux sur des charges de dépréciation pour les crédits et des provisions pour pertes sur prêts à hauteur de 1,42 milliard de livres (1,56 milliard d'euros) en moyenne sur la période avril-juin.

Portées à 3,7 milliards de livres (4,07 milliards d'euros) sur le semestre, les provisions totales devraient s'établir à 5,8 milliards de livres (6,39 milliards d'euros) pour l'année complète, d'après les prévisions des analystes.

À la fin du semestre, le ratio des fonds propres de Barclays s'est établi à 14,2% contre 13,1% à fin mars.

En Europe, la banque espagnole Santander et Deutsche Bank ont également fait état de pertes respectives à 11,1 milliards d'euros et 77 millions d'euros au titre du deuxième trimestre.

(Lawrence White et Sinead Cruise; version française Juliette Portala)

par Lawrence White et Sinead Cruise