Les inquiétudes suscitées par les discussions sur la dette grecque ont également incité les investisseurs à la prudence.

L'indice Dow Jones a perdu 332,78 points, soit 1,85%, à 17.662,94. Le Standard & Poor's-500 a cédé 35,27 points (-1,7%) à 2.044,16 et le Nasdaq Composite a reculé de points (-1,67%) à 4.859,80.

Pour le S&P-500, dont les dix grands secteurs ont fini dans le rouge, il s'agit de la plus mauvaise performance depuis le 5 janvier. L'indice large du marché new-yorkais et le Dow affichent désormais une performance 2015 négative tandis que le Nasdaq reste en hausse de 2,6% depuis le 1er janvier.

Le dollar s'appréciait en fin de journée de plus de 1% face à un panier de référence composé d'autres grandes devises, sa quatrième hausse en cinq séances.

L'euro était alors en recul de 1,4% face au billet vert, juste en dessous de 1,07 dollar, après être tombé 1,06925 dollar, son plus bas niveau depuis avril 2003.

Dans une nouvelle étude, Deutsche Bank prédit que la monnaie unique atteindra la parité avec le dollar d'ici la fin de l'année, puis 0,90 dollar en 2016 et 0,85 en 2017.

La devise américaine profite avant tout de la perspective d'un relèvement des taux de la Réserve fédérale au cours des prochains mois, voire dès juin, cette dernière hypothèse ayant été confortée vendredi par les derniers chiffres de l'emploi.

"Il y a des inquiétudes sur l'impact que cela aura à l'avenir sur les bénéfices des entreprises, notamment les grandes multinationales", explique Nicholas Colas, responsable de la stratégie de marché de ConvergEx Group.

Parmi les multinationales du Dow Jones, McDonald's a abandonné 1,45%, IBM 1,84% et Procter & Gamble 1,87%.

Parallèlement, le dossier grec, qui avait quasiment disparu de l'écran radar des investisseurs américains ces derniers jours, suscite de nouveau leur préoccupation à la veille de la reprise des discussions entre Athènes et les autorités européennes sur son programme de réformes.

LES PÉTROLIÈRES PÉNALISÉES PAR LA CHUTE DU BARIL

Si l'exposition américaine à la Grèce elle-même est quasiment nulle, certains craignent de voir une incertitude prolongée sur sa stabilité financière affaiblir l'ensemble de la zone euro.

Troisième sujet de préoccupation pour Wall Street: la Chine, où l'inflation s'est accélérée en février tandis que les prix à la production continuaient de baisser, soulignant les pressions fortes qui s'exercent sur les marges des entreprises chinoises.

Aux valeurs, les pétrolières ont subi leur troisième baisse en quatre séances avec les cours de l'or noir, le baril de brut léger américain (WTI) ayant cédé 3,42% à 48,29 dollars le baril. ConocoPhillips a abandonné 1,78% et Occidental Petroleum 1,31%.

Le S&P des valeurs financières a abandonné 2,12%, celui des hautes technologies 2,19%.

La chaîne de librairies Barnes & Noble a chuté de 10,06% après l'annonce d'une baisse de son chiffre d'affaires trimestriel.

Urban Outfitters a bondi de 11,52%, de loin la meilleure performance du S&P-500, au lendemain de la publication de résultats supérieurs aux attentes grâce à la progression des ventes à magasins comparables.

Dans l'actualité des fusions-acquisitions, Verisk Analytics, un spécialiste de l'évaluation des risques pour le secteur de l'assurance, a cédé 3,96% après l'annonce du rachat du cabinet britannique Wood Mackenzie pour 1,85 milliard de livres (2,78 milliards de dollars).

Environ sept milliards de titres ont changé de mains sur les différents marchés américains, un volume supérieur à la moyenne de 6,5 milliards enregistrée depuis le début du mois selon BATS Global Markets.

Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à 10 ans a reculé à 2,1279%, contre 2,195% lundi soir.

(Marc Angrand pour le service français)

par Caroline Valetkevitch