Zurich (awp) - Retrouvant la dynamique d'avant-crise, Barry Callebaut a renoué avec la croissance durant l'exercice décalé 2020/21. Affichant des ventes en hausse tant en volumes qu'en valeur, le groupe zurichois, numéro un mondial des produits à base de cacao et de chocolat né il y a vingt-cinq ans des plans de l'investisseur Klaus Jacobs, a vu son bénéfice net bondir de 20,4% en un an à 384,5 millions de francs suisses.

Sur l'exercice sous revue, clos fin août, le résultat d'exploitation avant intérêt et impôts (Ebit) s'est hissé à 566,7 millions de francs suisses, soit 15,4% de plus que douze mois auparavant sur une base récurrente, a indiqué mercredi Barry Callebaut. Exprimée en devises locales, la croissance de la rentabilité opérationnelle s'est inscrite à 18,9%.

En termes de volumes, les ventes ont progressé de 4,6% à 2,19 millions de tonnes, le chiffre d'affaires pro forma s'étoffant quant à lui de 4,6% à 7,21 milliards de francs suisses. En monnaies locales, les revenus ont augmenté de 8,7%. Barry Callebaut est même parvenu à écouler plus de produits (+2,4%) que lors de l'exercice 2018/19, lequel n'avait pas été affecté par les effets de la crise sanitaire liée au Covid-19.

Les activités dans le chocolat ont elles aussi dépassé les niveaux de 2018/19, présentant une croissance des volumes de 6,5% au regard de l'exercice précédent, surpassant de loin dans la foulée le marché mondial sous-jacent des confiseries chocolatés (+1,8%). Seul le segment des produits cacaotés, regroupés au sein de l'unité Global Cocoa, a essuyé un repli de 2,6%, reflet de conditions de marché défavorables.

Redémarrage pour Gourmet & SPECIALTIES

Les volume écoulés ont crû dans l'ensemble des régions, la zone Asie-Pacifique (+8,7%) présentant l'expansion la plus vive, devant les Amériques (+7,9%) et l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique (Emea) (+5,5%). Les affaires d'externalisation, soit la fabrication de chocolat pour de grandes marques (+4,5 %), et les marchés émergents (+9,7 %) ont aussi progressé.

Fortement impactée par les décisions de fermetures au plus fort de la crise sanitaire, la lucrative activité des produits destinés aux secteurs de la gastronomie, Gourmet & Specialties, a elle retrouvé tout son allant, les volumes écoulés redécollant de 18,3%.

La rentabilité du géant zurichois a toutefois été limitée par les difficultés rencontrées au niveau logistique ainsi que les hausses de prix de certaines matières premières, en particulier le lait et le sucre, alors que les cours du cacao se sont repliés. Si le groupe n'est pas à l'abri du renchérissement, il peut se protéger en répercutant en partie ce dernier sur les clients, a noté le directeur général Peter Boone, lequel a succédé en septembre dernier au Français Antoine de Saint-Affrique.

Evoquant en conférence téléphonique le défi logistique, M. Boone a cependant assuré que l'activité durant les fêtes de fin d'année n'était pas menacée. "Si la tâche de nos logisticiens est ce moment difficile leur créativité permet toujours de livrer la marchandise à temps, a souligné le Néerlandais.

Bénéfice supérieur aux attentes

La performance du groupe né de la fusion en 1996 du chocolatier belge Callebaut et de son concurrent français Cacao Barry, tous deux passés sous le contrôle de Klaus Jacobs, s'est révélée relativement conforme aux attentes des analystes, à tout le moins au niveau de l'Ebit et du chiffre d'affaires, lesquels étaient attendus à respectivement 564 millions de francs suisses et 7,205 milliards. Le bénéfice net a dépassées les 375 millions anticipés.

A la faveur d'une performance marquée du sceau de la résilience, le conseil d'administration entend proposer aux actionnaires lors de l'assemblée générale du 8 décembre prochain, le versement d'un dividende de 28,00 francs suisses par action, 27,3% de plus que le montant versé au titre de l'exercice précédent. Il correspond à un taux de distribution de 40% du résultat net.

Evoquant ses perspectives, Barry Callebaut indique vouloir mettre l'accent sur la rentabilité et la génération de trésorerie. En tirant parti de sa présence internationale, de sa capacité à innover, de son rôle de leader en matière de coûts, le groupe s'estime en bonne voie pour accélérer et atteindre ses objectifs à moyen terme.

Les investisseurs ont, eux, goûté les informations délivrées par Barry Callebaut. Après un peu plus vingt minutes de négoce, l'action du chocolatier bondissait de 2,69% à 2216 francs suisses, alors que l'indice élargi SPI demeurait stable.

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