Le groupe zurichois a fait un point d’activité concernant le premier trimestre de son exercice décalé, clos au 30 novembre dernier. Dans ce secteur, les analystes portent principalement leur attention sur l’évolution des volumes écoulés et non sur l’évolution des revenus (+53,9% en CHF et +63,1% en monnaies locales) qui n’est pas bien interprétable en tant que tel. L’entreprise, qui fournit du chocolat à des industriels comme Unilever pour les Magnum et Nestlé pour les KitKat, a enregistré un repli de ses volumes de 2,7 %, à 565 000 tonnes. Le consensus des analystes espérait un peu mieux, au moins 568 000 tonnes. Le groupe indique que les volumes ont été affectés par les négociations sur les prix entre clients et détaillants, la faible demande à court terme ainsi que par des retards de commandes. 

En réalité, cela n’est pas très étonnant : les prix des fèves de cacao se sont littéralement envolés depuis deux ans. En janvier 2023, le prix de la tonne avoisinait 2 500 $. Il dépasse désormais 11 500 $. Pourtant, une accalmie avait eu lieu au milieu de l’année dernière. Le cacao est produit à 75 % dans quatre pays. Mais c’est en Afrique de l’Ouest que les choses se jouent : la Côte d’Ivoire et le Ghana, responsables à eux deux de 58 % de la production mondiale, ont connu des déficits de production en lien avec de mauvaises conditions météorologiques. Ce manque d’offre ne peut pas être compensé par d’autres pays producteurs. Résultat : les prix montent, et l’ampleur du mouvement est intensifiée par les spéculations des hedge funds.

Évolution du prix du cacao (source : Trading Economics)

Face à cette situation, Barry Callebaut n'a d'autre choix que de réduire ses prévisions de volumes de ventes pour l’année. Ils sont désormais attendus en baisse d’un chiffre en pourcentage. C’est un sale début d’année pour le tendre chocolat suisse.