Zurich (awp) - Barry Callebaut, le chocolatier industriel zurichois, ne prévoit pas de plan restructuration, bien qu'il ait vu ses volumes de ventes régresser après neuf mois de l'exercice en cours, a fait savoir le groupe jeudi.

Pour Antoine de Saint-Affrique, son directeur général, "nous sommes prudents avec les nouvelles embauches et nous diminuons les coûts lorsque c'est possible".

Et la prudence est également de mise en ce qui concerne les investissements. Néanmoins, malgré le Covid-19, des investissements ont été réalisés dans de nouveaux produits et dans la durabilité.

Le fabricant de produits à base de cacao et chocolat a vu ses volumes et recettes affectées par la pandémie de coronavirus, mais a réussi en juin à redresser la barre. Sur les neuf premiers mois de son exercice décalé 2019/2020, clos fin mai, l'entreprise a vu ses volumes de ventes se replier de 1,3% à 1,57 million de tonnes et le chiffre d'affaires décliner de 4,4% à 5,2 millions de francs suisses, selon un communiqué.

Ces chiffres sont conformes aux prévisions des analystes consultés par AWP.

"Les mesures de confinement liées au Covid-19 prises dans le monde entier ont impacté nos ventes au troisième trimestre et, par conséquent, la bonne dynamique des six premiers mois de l'exercice 2019/20", a déploré le directeur général, en particulier au niveau de la division Gourmet & Specialties.

La fermeture de restaurants, d'hôtels et de chocolatiers surtout a eu un impact, a précisé M. de Saint-Affrique lors d'une conférence téléphonique. Au plus fort de la crise, la division Gourmet & Specialties avait atteint moins de la moitié des chiffres de l'année précédente.

Mais le directeur général s'est néanmoins déclaré satisfait d'avoir pu maintenir les activités d'exploitation pendant toute la durée du confinement.

Un rebond semble cependant se dessiner en juin, où le groupe a enregistré "une reprise progressive des ventes, qui a coïncidé avec l'assouplissement des mesures de confinement par les autorités nationales".

Barry Callebaut a également actualisé ses objectifs à moyen terme. La direction tablait jusqu'à présent à l'horizon 2021/2022 sur une croissance annuelle des ventes en volume de 4% à 6% et une augmentation du résultat d'exploitation (Ebit), en monnaies locales, supérieure à cette dernière.

Le groupe a désormais exclu l'exercice 2019/2020 de ses projections. Sur la période allant de 2020 à 2023, Barry Callebaut table sur une progression du volume de 5% à 7% et un Ebit supérieur à la croissance du volume en monnaies locales.

Apprécié des investisseurs

Pour M. de Saint-Affrique, le groupe se dirige "vers la bonne direction et cela renforce notre confiance". Cependant, il n'a pas voulu révéler comment les volumes écoulés en juin ont progressé par rapport à l'année précédente. Mais il s'est dit convaincu que la société ressortirait plus fort de la crise. "Nous évoluons sur une base financière solide", a-t-il affirmé.

Un point positif pour l'avenir du groupe a été la conclusion d'un accord d'externalisation signé en mai avec un client de la région Eemea (Europe de l'Est, Moyen-Orient, Afrique). La crise sanitaire pourrait par ailleurs ouvrir les portes à de nouveaux clients.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) observe que l'industrie du chocolat ne sort pas indemne de la crise sanitaire, avec non seulement la division Gourmet & Specialties mais également Industrial Customer qui ont souffert.

Comme Barry Callebaut démarre son nouvel exercice financier en septembre, certains effets de la pandémie continueront probablement de se faire ressentir au cours de l'exercice 2020/21, constatent les analystes de ZKB.

Les nouvelles prévisions de la direction semblent attrayantes et le nouveau contrat d'externalisation est lui aussi interprété comme un signal positif.

A la Bourse, l'action Barry Callebaut a terminé en hausse de 1,5% à 1835 francs suisses, dans un SPI en baisse de 0,28%.

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