Zurich (awp) - Barry Callebaut a retrouvé une croissance des volumes conforme à ses ambitions à moyen terme sur le troisième trimestre de son exercice décalé 2016/17, soit entre début mars et fin mai. Le négociant en cacao et produits dérivés parvient ainsi à surprendre les analystes, qui doutent toutefois toujours de la persistance de la tendance retrouvée.

Sur les trois premiers partiels cumulés, le géant zurichois du secteur a écoulé un total de 1,41 million de tonnes de produits, en hausse de 2,8%. Les revenus ont progressé de 3,7%, grâce notamment à des effets de change, pour s'établir à 5,19 mrd CHF, détaille jeudi le compte-rendu d'activité.

Les 5,5% de croissance des volumes sur le troisième partiel ont permis au mastodonte zurichois de dépasser les 2,4% anticipés par le marché sur neuf mois. En termes de revenus, les analystes consultés par AWP plafonnaient leurs projections à 5,18 mrd CHF.

Le groupe, qui revendique une présence dans un quart des produits cacaotés ou chocolatés vendus sur la planète, a notamment profité d'un regain de demande mondiale ces derniers mois pour les confiseries chocolatées.

En zone Europe/Moyen-Orient/Afrique (EMEA), les ventes de Barry Callebaut se sont enrobées de 5,8% à 2,18 mrd CHF, grâce entre autres à l'acquisition de Friesland Campina Beverages l'an dernier. Le chiffre d'affaires réalisé sur le continent américain a progressé de 5,4% à 1,27 mrd CHF.

Petit débouché en termes absolus, la région Asie-Pacifique a affiché la plus forte progression, avec 14,7% à 267 mio CHF. La conclusion d'un accord sur le long terme avec Garuda Food notamment a dopé l'activité comme les recettes.

L'unité Global Cocoa en revanche a accusé un repli du volume de ses ventes de 3,3% à 312'887 tonnes, comme de ses revenus de 2,1% 1,48 mrd CHF.

Barry Callebaut relève que les prix des fèves de cacao ont fondu de près d'un tiers sur neuf mois à 1599 GBP par tonne. Les prix du sucre ont baissé de près d'un quart. A l'inverse, matière grasse laitière et lait en poudre ont pris l'ascenseur.

OBJECTIFS À MOYEN TERME MAINTENUS

La direction reconduit ses ambitions à l'horizon 2017/18 de croissance annuelle moyenne des quantités écoulées de 4 à 6%, assortie d'une progression de l'excédent d'exploitation (Ebit) supérieure à celle des volumes hors effets de changes et sauf imprévus. La société assure avoir finalisé le processus de désengagement sur ses contrats les moins rentables.

UBS salue une nouvelle performance honorable. La banque aux trois clés doute en revanche toujours de la faisabilité des objectifs de croissance à l'horizon 20187/18. Les risques en matière de rentabilité générés par une moindre croissance pourraient néanmoins être compensés par une amélioration du ratio combiné, à savoir la corrélation entre d'une part les prix du beurre et de la poudre de cacao et d'autre part celui des fèves.

Moins critique, Baader Helvea anticipe une réaction positive des investisseurs dans l'immédiat. La croissance des volumes n'a rien d'étonnant au vu de la faiblesse des prix du cacao, mais ces derniers semblent désormais se stabiliser, prévient le courtier genevois.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) anticipe pour l'exercice complet une amélioration du ratio combiné et de la rentabilité en général. L'établissement juge par contre le titre trop onéreux pour que celui-ci dispose encore d'un potentiel haussier.

Pour concrétiser ses ambitions de croissance entre 4 et 6%, Barry Callebaut va devoir carburer à un rythme de plus de 6% sur les cinq prochains trimestres, calcule Vontobel. L'établissement zurichois estime que toutes les bonnes nouvelles ont déjà été digérées par les investisseurs.

A 10h20, la nominative Barry Callebaut cédait 0,4% à 1336 CHF, à contre-courant d'un SPI en modeste hausse de 0,1%.

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