Zurich (awp/afp) - La prime spéciale sur le prix du cacao en Côte d'Ivoire et au Ghana pourrait avoir un effet d'entrainement sur les pays voisins, a estimé le directeur financier du groupe suisse Barry Callebaut lors de la présentation mercredi des résultats annuels.

"La Côte d'Ivoire et le Ghana représentent quelque 70% du marché du cacao. S'ils augmentent leur prix, nous nous attendons à ce que les autres pays autour augmentent aussi leur prix et tirent parti de cette hausse", a déclaré Remco Steenbergen lors d'une conférence de presse à Zurich durant laquelle il a détaillé les comptes annuels du groupe.

Après des mois de négociations avec la Côte d'Ivoire et le Ghana, une partie des grands négociants mondiaux en cacao et des grands groupes chocolatiers ont accepté de payer un supplément de 400 dollars par tonne en sus du prix du marché afin d'accroître les revenus que perçoivent les producteurs. Ce mécanisme, dit de différentiel de revenu décent, doit prendre effet avec la récolte 2020/21.

C'est une initiative que "nous soutenons pleinement", a insisté le directeur général, le Français Antoine de Saint-Affrique. Il a rappelé que le groupe avait déjà mis en place des programmes visant à aider les agriculteurs à sortir de la pauvreté et à s'assurer que les exploitations de cacao soient rentables avec l'objectif de sécuriser les approvisionnements à long terme.

Ce différentiel de revenu sera répercuté sur le prix facturé aux clients, a précisé Remco Steenbergen, le groupe s'appuyant sur des contrats qui prévoient de prendre en compte les variations de prix des matières premières.

Basé à Zurich, Barry Callebaut fournit du cacao et des préparations à base de chocolat aux grands groupes alimentaires tels que Nestlé, Unilever et Mondelez ainsi qu'aux professionnels de la pâtisserie et artisans chocolatiers.

Si ce différentiel de revenu a un impact significatif sur le prix "des fèves elles-mêmes", "ce n'est pas le seul ingrédient" qui entre dans la fabrication du chocolat, a fait valoir le directeur financier, interrogé quant au possible impact sur les marges. Les prix facturés aux clients dépendent aussi d'autres matières premières agricoles, dont les produits laitiers et le sucre, dont le cours peut varier sensiblement selon les récoltes.

Pour l'exercice 2018/2019, Barry Callebaut a réalisé un chiffre d'affaires de 7,3 milliards de francs suisses suisses pour un bénéfice net de 368 millions de francs suisses suisses.

afp/rp