Berlin (awp/afp) - Le chimiste allemand BASF a fait état vendredi de profits en forte baisse au premier trimestre 2022, plombé par la guerre en Ukraine et l'abandon du projet de gazoduc Nord Stream 2, malgré de solides résultats opérationnels, portés par une demande et des prix plus élevés.

L'entreprise a dégagé, entre janvier et mars, un bénéfice net de 1,2 milliard d'euros (à peine plus en francs suisses), en baisse de 28,9% sur un an, en raison de "la guerre en Ukraine et de ses conséquences politiques", a détaillé BASF dans un communiqué.

C'est notamment sa filiale énergétique Wintershall DEA, spécialisée dans le gaz, qui a souffert des conséquences du conflit.

Cette division a en effet connu en début d'année une lourde dépréciation de 1,1 milliard d'euros, en raison de l'abandon, en raison de l'invasion de l'Ukraine, du projet de gazoduc germano-russe Nord Stream 2, qu'elle avait contribué à financer.

Wintershall DEA, spécialisé dans le gaz et le pétrole, a également souffert des conséquences de la guerre en matière de sanctions, la filiale possédant de nombreux "actifs en Russie".

Le conflit a également provoqué "une hausse significative des prix de l'énergie et des matières premières", déjà élevés en raison des effets de la pandémie de Covid-19, qui a pesé sur les bénéfices de l'ensemble du groupe.

Malgré ces vents contraires, l'entreprise a dégagé un solide résultat opérationnel (EBIT) au premier trimestre, enregistrant une hausse de 21,4% sur un an, à 2,8 milliards d'euros.

"Nous avons connu un très bon début d'année 2022", a déclaré dans un communiqué Martin Brudermüller, président du conseil d'administration de BASF.

Le chiffre d'affaires du groupe a augmenté de 19,0%, à 23,08 milliards d'euros, a-t-il ajouté.

Cela s'explique notamment par une plus forte demande dans la division chimie, qui a vu son bénéfice opérationnel bondir de 46,5%.

Cette branche profite également d'une "hausse des prix", liée aux actuelles pénuries sur les marchés mondiaux.

La division agrochimique connaît quant à elle une croissance de 7,6% de son bénéfice opérationnel.

Pour 2022, l'entreprise maintient ses prévisions, malgré "un environnement macroéconomique marqué par une lourde incertitude".

Le groupe s'attend à un EBIT et un chiffre d'affaires plus faible qu'en 2021, respectivement entre "6,6 et 7,2 milliards d'euros", et "entre 74 et 77 milliards d'euros".

afp/jh