Zurich (awp) - Le groupe pharmaceutique Basilea veut se séparer de son portefeuille en oncologie, qu'il s'efforçait de développer depuis quelques années. La société bâloise souhaite ainsi se recentrer sur les antifongiques et antibactériens pour devenir "durablement rentable" dès l'exercice 2023, a-t-elle indiqué mardi. Les résultats annuels se sont par ailleurs révélés solides.

La séparation de ces deux activités est justifiée par le fait qu'elles soient chacune à un stade de développement différent. "Nous avons fait de la recherche pendant dix ans en oncologie et rencontré de bons succès", a assuré à AWP, David Veitch, directeur général (CEO) de Basilea.

"Pour notre portefeuille en oncologie, nous voulons optimiser la valeur avec une transaction soit des produits dans leur totalité soit individuellement, avec des partenaires spécialisés en oncologie", a-t-il expliqué. L'objectif est de générer de la valeur pour les actionnaires, avec un profil d'entreprise plus ciblée, ce qui fera aussi de Basilea un partenaire plus intéressant.

"Il était important pour nous de développer d'abord nous-même nos projets jusqu'à un certain stade, avant de commencer à chercher un partenaire adéquat", juge le directeur. Des acheteurs potentiels sont déjà connus et des discussions en ce sens débuteront prochainement.

2021 termine sur un bénéfice opérationnel positif

Cette décision a été annoncée en même temps que des résultats annuels solides. Les revenus ont atteint 148,1 millions de francs suisses en 2021, en hausse de 16% tandis que les dépenses et charges ont atteint 147 millions. Le bénéfice opérationnel s'est établi à 1,2 millions de francs suisses, contre une perte opérationnelle de 8,2 millions un an plus tôt.

La perte nette s'est réduite, à 6,8 millions, alors que l'année 2020 s'était terminée sur un déficit de 14,7 millions.

Les ventes de Cresemba (isavuconazole), indiqué dans les infections fongiques, et de l'antibiotique Zevtera (ceftobiprole) ont totalisé des recettes de 128,8 millions (+64,7%). Les revenus de licences pour le Cresemba ont atteint 53,2 millions, un chiffre en hausse de 29%.

Basilea a obtenu plusieurs paiements d'étape en 2021 pour un montant total de 49,4 millions de francs suisses.

Les flux de liquidités se sont inscrits à 150 millions à fin décembre.

Pour l'exercice en cours, Basilea table sur des revenus largement inférieurs, dans une fourchette comprise entre 106 et 112 millions. Les coûts et charges sont escomptés entre 131 et 134 millions. La perte opérationnelle devrait pour sa part totaliser entre 20 et 25 millions.

Toutefois, l'entreprise prévoit d'être rentable dès 2023, grâce à la réduction des dépenses opérationnelles de 30% entre 2023 et 2022 ainsi qu'à la cession du portefeuille oncologique.

Chez Bryan Garnier, l'analyste Dylan Van Haaften estime que les investisseurs ont de quoi accueillir la nouvelle favorablement, alors que beaucoup n'ont jamais été vraiment convaincus par la double stratégie maladies infectieuses et cancers. Se concentrer sur la génération de liquidités en capitalisant sur les succès de Cresemba et Zevtera peut être perçu comme nettement positif.

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