Zurich (awp) - Le groupe Banque cantonale de Bâle (BKB) a enregistré de solides résultats l'année dernière, profitant, à l'instar des autres acteurs du secteur, de la hausse des taux. Grâce à cette bonne performance, l'établissement, constitué de la Banque cantonale de Bâle et de Banque Cler, va relever son dividende.

Entre janvier et décembre 2023, le produit d'exploitation s'est envolé de 12,6% à 674,9 millions de francs suisses, soutenu par la forte progression (+18%) de sa principale activité dans les opérations d'intérêt, a détaillé jeudi la BKB dans un communiqué.

Le groupe bancaire explique sa performance dans les opérations d'intérêt par la hausse des volumes et "la normalisation des marges après le retournement des taux". Les prêts hypothécaires ont ainsi augmenté de 5,2% à 33,2 milliards de francs suisses.

Les avoirs de la clientèle ont par contre décru de 9,4% à 28,3 milliards de francs suisses.

Les autres domaines d'activités ont affiché des fortunes diverses, le résultat des commissions et services (-0,7%) reculant légèrement, alors que celui du négoce (+8,3%) a augmenté.

Les charges n'ont parallèlement augmenté que de 5%, permettant au groupe d'inscrire un résultat d'exploitation en hausse de 19,2% à 275,9 millions et un bénéfice net de 169,4 millions (+21,3%) et ce malgré la constitution de réserves financières de 90,9 millions, afin de renforcer les fonds propres et financer "la croissance future".

Le directeur général Basil Heeb a admis en conférence de presse que son établissement avait profité de la disparition de Credit Suisse, absorbé en mars 2023 par sa rivale UBS, essentiellement dans le domaine du crédit. Cet effet devrait encore perdurer cette année.

Banque Cler en verve

Aucune information n'a cependant filtré sur d'éventuels prêts accordés dans la cadre de la rénovation du grand magasin Globus à Bâle et dont la presse s'était fait l'écho. La BKB aurait co-financé un crédit de plus de 100 millions de francs suisses, selon des médias.

Globus, dont l'avenir semble incertain, est codétenu par une société de l'investisseur autrichien en faillite René Benko et un groupe de grands magasins thaïlandais.

Grâce à ces solides résultats, les actionnaires de la BKB profiteront d'un dividende relevé de 15 centimes à 3,25 francs suisses par titre. Parmi eux, le canton de Bâle-Ville va empocher une rétribution de 92,6 millions, après 85,1 millions perçus pour 2022.

En guise de perspective, la direction ne s'avance guère sur des projections chiffrées, laissant seulement entrevoir pour 2024 un bénéfice net au niveau de celui atteint un an auparavant. Elle a cependant indiqué être en bonne voie pour atteindre ses objectifs fixés à l'horizon 2025, date à laquelle la société vise notamment un rapport entre les coûts et les revenus inférieur à 55% et un rendement des fonds propres supérieur à 6%.

Quant à la Banquer Cler, filiale de la BKB, elle a enregistré un produit d'exploitation en hausse de 4% à 256,4 millions, porté également par les opérations d'intérêt (+9,6%). Les activités de commissions et services (-13,6%) et de négoce (-3,9%) ont par contre reculé. Le bénéfice net a augmenté de 5,1% à 43,1 millions. Pour cette année, l'établissement s'attend sur un profit plus ou moins stable.

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