Francfort (awp/afp) - Bayer a essuyé un revers juridique aux États-Unis sur le glyphosate, l'avocate générale devant la Cour suprême ayant rendu un avis défavorable dans un litige contre l'agrochimiste, avec pour effet un net recul du titre mercredi.

Le titre a fini la séance à Francfort en retrait de 6,22% à 58,04 euros dans un Dax gagnant 2,17%, les investisseurs étant refroidis par une décision de la Cour suivant cet avis qui pourrait ouvrir la voie à des milliards d'euros de demandes en dommages et intérêts.

L'affaire en question remonte à mai 2021, quand une cour d'appel de San Francisco a confirmé une condamnation contre Bayer à payer 25 millions de dollars de dommages et intérêts à un retraité, Edwin Hardeman, diagnostiqué d'un lymphome non hodgkinien en 2015.

Il accuse l'herbicide Roundup d'avoir causé son cancer et Monsanto, racheté par Bayer en 2018, d'avoir omis d'avertir les clients sur l'étiquette du produit.

Bayer avait alors déposé un recours devant la Cour suprême des États-Unis. Mais dans son avis soumis mardi à la plus haute juridiction américaine, l'avocate générale Elizabeth Prelogar, qui représente le gouvernement, affirme que "la demande de recours doit être rejetée".

Son opinion marque un changement de ton de l'administration par rapport à la présidence Trump, quand le département de la Justice s'était rangé du côté de Bayer au moment de l'appel.

"Les États-Unis ont réexaminé les arguments étant donné la décision de la Cour et du changement d'administration", explique l'avocate générale.

Dans un communiqué, Bayer s'est dit "toujours convaincu qu'il y a de bons arguments juridiques pour que la Cour examine le cas" d'Edwin Hardeman et "corrige le verdict".

"Indépendamment de la décision, nous sommes préparés à mettre fin aux litiges autour du Roundup", note Bayer, qui a mis de côté en juillet 2021 4,5 milliards de dollars en cas de décision défavorable.

Le groupe conteste le verdict de la cour d'appel notamment parce qu'il se fonde sur la loi de l'État californien où l'agence fédérale de la protection de l'environnement (EPA) estime que l'utilisation du Roundup ne mérite pas d'avertissement spécial contre le cancer.

Mais cela ne dispense pas de respecter une "loi au niveau d'un État qui demande un tel avertissement", estime de son côté l'avocate générale.

La principale substance active du Roundup est le glyphosate, classé "cancérogène probable" par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) - une caractérisation que le groupe allemand conteste.

afp/rp