PARIS (Reuters) - A l'exception du Footsie à Londres, les principales Bourses européennes ont fini en hausse jeudi, avec en soutien quelques bons résultats d'entreprises, un indicateur américain jugé encourageant sur l'emploi et l'optimisme quant à une nouvelle série de mesures de relance budgétaire aux Etats-Unis.

À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,82% à 5.608,54 points. Le Footsie britannique a cédé 0,06% et le Dax allemand a pris 0,91%.

L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,9%, le FTSEurofirst 300 de 0,56% et le Stoxx 600 s'est octroyé 0,56%.

Au moment de la clôture européenne, Wall Street évoluait elle aussi dans le vert, le Dow Jones prenant 0,84%, le S&P-500 0,69% et le Nasdaq Composite 0,55%.

L'optimisme des investisseurs quant au plan de relance américain reste l'un des principaux facteurs de soutien des marchés.

Après la Chambre des représentants mercredi, c'est au tour du Sénat, où les démocrates disposent d'une courte majorité, de se prononcer sur une procédure qui lui permettrait d'approuver à la majorité simple le plan de relance de 1.900 milliards de dollars voulu par Joe Biden.

Toujours aux Etats-Unis, après la frénésie spéculative entre investisseurs particuliers et vendeurs à découvert, la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, va rencontrer les principaux régulateurs financiers pour discuter de la flambée de la volatilité provoquée par le phénomène avant de prendre d'éventuelles mesures.

VALEURS

Les résultats ont continué d'animer la cote en Europe, notamment ceux de Dassault Systèmes, qui a pris 6,06%, la plus forte hausse du CAC 40, après avoir annoncé des résultats trimestriels robustes et dit prévoir une croissance de son chiffre d'affaires de 9% à 10% cette année à taux de change constants.

TechnipFMC a gagné 3,07% après avoir annoncé que Technip Energies, sa branche spécialisée dans les grands projets d'ingénierie parapétrolière, deviendrait officiellement une unité indépendante le 16 février.

Bayer a avancé de 5,32% après avoir annoncé mercredi soir un accord amiable aux Etats-Unis dans le dossier du Roundup qui pourrait le conduire à débourser jusqu'à deux milliards de dollars, un montant déjà provisionné.

Compass, numéro un mondial de la restauration collective, a fini en hausse de 4,45% après avoir dit s'attendre à une nouvelle augmentation de sa marge d'exploitation au T2.

Premier contributeur à la baisse du Footsie 100, Unilever a perdu 6,20%, le géant des produits de grande consommation ayant publié une croissance de ses ventes inférieure aux attentes dans les marchés émergents au quatrième trimestre.

A WALL STREET

A la Bourse de New York, Qualcomm chutait de 8,92%, sa plus forte baisse depuis la mi-mars, le fabricant de semi-conducteurs ayant déclaré que les contraintes d'approvisionnement dans le secteur avaient contribué à un chiffre d'affaires trimestriel inférieur aux attentes.

A la hausse, EBay et PayPal gagnaient respectivement 5,64% et 5,32% après l'annonce de bénéfices trimestriels meilleurs que prévu, soutenu par l'essor du commerce en ligne.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les inscriptions au chômage ont diminué plus qu'attendu aux Etats-Unis la semaine dernière, à 779.000.

En zone euro, les ventes au détail ont rebondi de 2% en décembre grâce notamment aux achats de Noël alors que les analystes interrogés par Reuters tablaient sur une hausse de 1,6%.

TAUX

Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans gagne plus d'un point de base autour de -0,455%, toujours porté par des indicateurs jugés encourageants et les espoirs sur le plan de relance.

En Europe, son équivalent allemand a fini en légère hausse à -0,456%.

Les rendements italiens ont de nouveau reculé alors que l'ancien président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, va entamer des discussions avec les partis politiques afin de former un nouveau gouvernement. Le dix ans a reculé de près de quatre points de base pour revenir à 0,548%, au plus bas depuis le 20 janvier.

CHANGES

L'"indice dollar", qui profite des bons indicateurs américains, poursuit sa hausse (+0,35%) à un plus haut de deux mois.

"Ces gains sont justifiés par la confiance croissante des investisseurs dans un avenir plus rose pour l'économie américaine, alimentée par la promesse offerte par le plan de relance de Joe Biden et par les chiffres encourageants de l'emploi dans le secteur privé", a déclaré Ricardo Evangelista, analyste senior chez ActivTrades.

L'euro recule à 1,1973 dollar, au plus bas depuis le 1er décembre.

La livre sterling s'est retournée à la hausse, les cambistes voyant refluer le spectre de taux inférieurs à zéro après les annonces de la Banque d'Angleterre. La BoE a laissé sa politique monétaire inchangée et évoqué un scénario de reprise cette année, tout en expliquant qu'il faudrait au moins six mois pour permettre au secteur bancaire de se préparer à un éventuel recours à des taux négatifs.

La devise britannique gagne 0,12% face au dollar après être tombé à un creux de plus de deux semaines avant ces annonces.

PÉTROLE

Les cours du pétrole restent proches de leurs plus hauts d'un an grâce au maintien par l'Opep+ d'une limitation de production à l'issue d'une réunion mensuelle et à l'annonce de l'EIA d'une baisse inattendue des stocks aux Etats-Unis la semaine dernière, à leur plus faible niveau depuis mars.

Le Brent perd 0,22% à 58,59 dollars le baril après un pic en séance à plus de 59 dollars et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,43% à 55,93 dollars après un plus haut à 56,33.

A SUIVRE :

Le principal rendez-vous vendredi sera la publication du rapport mensuel du département du Travail, qui devrait annoncer une reprise des créations de postes après les destructions de décembre.

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Laetitia Volga