L'espagnol BBVA a déclaré mercredi qu'il avait payé 22,76 milliards de lires turques (1,43 milliard de dollars) pour augmenter sa participation dans Garanti à 85,97%, suite à son offre pour le reste du créancier turc qu'il ne possédait pas.

À l'instar de son grand rival espagnol Santander, BBVA s'est développé dans les économies émergentes afin d'augmenter ses revenus, bien que certains analystes soulignent les risques liés à son exposition à l'incertitude économique en Turquie, où l'inflation a atteint un niveau record de près de 70 % en avril.

Le dépassement du seuil de 50 % dans Garanti, avec l'acquisition de la participation supplémentaire de 36,12 %, permettra à BBVA d'allouer davantage de capital au créancier turc sans lancer une offre publique d'achat supplémentaire.

À la fin du mois dernier, BBVA avait porté son offre pour Garanti à 15,00 lires turques (0,9404 $) par action contre 12,20 lires, soit 1,985 milliard d'euros pour les 50,15 % de Garanti qu'elle ne détenait pas encore.

Bien que l'offre ait augmenté de 23 % pour atteindre 31,595 milliards de lires en cas d'acceptation totale, lorsqu'elle est évaluée en euros, l'offre de BBVA vaut moins que les 2,25 milliards d'euros annoncés initialement le 15 novembre, car la monnaie turque s'est depuis dépréciée de plus de 28 %.

Le mois dernier, le directeur général de BBVA, Onur Genc, a déclaré que la banque pourrait commencer à appliquer "la comptabilité de l'hyperinflation dès le deuxième trimestre" en Turquie. Bien que M. Genc ait déclaré que ce changement pourrait être positif pour le capital, il a reconnu qu'il entraînerait une baisse des bénéfices.

Mercredi, BBVA a déclaré dans un dépôt auprès de l'autorité de surveillance du marché boursier espagnol que l'acquisition de la participation de 36,12 % dans Garanti avait un impact négatif de 23 points de base sur son ratio de capital de base de niveau 1 entièrement chargé, la mesure la plus stricte de la solvabilité.