L'opération lancée en mars 2021 est considérée comme un test de la capacité du bureau antitrust canadien à favoriser la concurrence dans un pays où les clients et les défenseurs se plaignent de la concentration du marché dans des secteurs allant des télécommunications aux banques. Récemment, le bureau a obtenu du gouvernement fédéral davantage de pouvoirs pour frapper les pratiques anticoncurrentielles.

Le bureau de la concurrence du Canada a cherché à bloquer l'accord au motif qu'il réduira la concurrence dans un pays où les tarifs des services sans fil sont parmi les plus élevés au monde.

Rogers a proposé de vendre l'entreprise Freedom Mobile de Shaw à Quebecor Inc pour surmonter les préoccupations du bureau de la concurrence, mais ce dernier a déclaré que cela était insuffisant.

L'audience, qui devrait durer au moins quatre semaines, comptera des représentants du gouvernement provincial de l'Alberta, de Quebecor, de BCE Inc et de Telus Communications.

Rogers et Shaw n'ont pas répondu à une demande de Reuters par courriel pour savoir s'ils allaient chercher un règlement. Le bureau de la concurrence du gouvernement de l'Alberta n'a pas non plus répondu à ce courriel.

Lors d'une conférence de gestion de cas tenue le 1er novembre, le bureau a déclaré qu'il s'opposait à la transaction dans son intégralité en raison du chevauchement des actifs filaires et sans fil de Shaw.

"Le Bureau de la concurrence considère la proposition de Freedom comme un remède comportemental plutôt que structurel, bien qu'il ne nous ait pas semblé que le Tribunal soit nécessairement d'accord avec cette sémantique", a déclaré Adam Shine, analyste en télécommunications à la Banque Nationale, dans une note du 1er novembre. Le mois dernier, le ministre canadien de l'Industrie, François Philippe Champagne, a exposé les conditions permettant à son ministère d'envisager la vente de Freedom Mobile à Quebecor, ce que le marché a interprété comme un signe que le gouvernement est prêt à approuver la transaction de Rogers pour Shaw, qui comprenait la vente de Freedom à Quebecor.

Mais le rallye initial des actions de Rogers et de Shaw s'est inversé après que le bureau de la concurrence ait précisé qu'il poursuivrait le litige.

Le champagne a le dernier mot sur la transaction.

Rogers-Shaw et Quebecor font une course contre la montre pour conclure l'accord, car un retard pose des risques financiers, selon les arguments présentés par les avocats de Rogers-Shaw au tribunal lors d'une audience publique fin octobre.

Les avocats de Shaw ont dit au tribunal qu'il y avait un "risque très important" que la transaction soit tuée si l'accord est prolongé après le 31 janvier 2023, selon les transcriptions des audiences du tribunal vues par Reuters.

(1 $ = 1,3530 dollars canadiens)