L’intéressé a fait siennes des nouvelles règles du jeu de la communication dans un monde où l’image et l’apparence — sur les réseaux sociaux entre autres — servent de caution pour rapidement lever des milliards de dollars.
Déjà à l’origine du groupe logistique XPO et avant cela de United Rentals, Brad Jacobs a racheté une société cotée — SilverSun Technologies, qui exploite une petite activité logicielle — et l’a renommée QXO pour consolider le secteur des matériaux de construction.
A cette fin, il a réussi le tour de force de lever $5 milliards auprès de plusieurs hedge funds — le premier d’entre eux, Orbis, est basé aux Bermudes. Pour l’anecdote, figure dans ce tour de table le beau-fils du nouveau président américain Jared Kushner.
Il est notable que la capitalisation boursière de QXO soit supérieure au montant de capital levé à cette occasion. Le marché attend manifestement de Jacobs qu’il fasse des étincelles pour ainsi payer un premium sur la trésorerie nette de son nouveau véhicule d’investissement.
Après avoir approché Rexel sans succès — voir à ce sujet Rexel : Mérite mieux — QXO a donc pris pour cible Beacon Roofing Supply avec une offre à $124 par action, contre un cours de $116 actuellement.
Hostile au départ, l’offre valorise Beacon — lui-même un acquéreur en série, du reste très correctement géré — à hauteur de $11 milliards, dette nette comprise. Zonebourse la juge équitable, puisqu’elle équivaut grosso modo à un multiple de vingt-cinq fois les profits.
Après une forte résistance initiale, les actionnaires de Beacon pourraient céder ; c’est ce que semble intégrer le marché depuis quelques jours. En même temps, la valorisation du titre QXO s’est elle dégonflée après avoir atteint un niveau tout à fait aberrant de presque deux fois le montant de sa trésorerie en banque.