La cotation de Bel est suspendue à 372 euros aujourd'hui. Le géant français du fromage a dévoilé des résultats annuels très solides, mais surtout annoncé la cession de sa marque Leerdammer à Lactalis, une offre publique de rachat à 440 euros et son rachat intégral par sa holding animatrice Unibel, qui détient déjà 67,7% de son capital, au même prix. Le titre Unibel, également coté, est lui aussi suspendu à 715 euros. La vente de Leerdammer permet à Bel de gagner sa complète indépendance. Le groupe échange en effet le fromage hollandais contre les 23,16% de son capital détenus par Lactalis.

A l'issue de l'échange, le premier groupe laitier mondial ne détiendra plus que 0,90% du capital de Bel. Au 31 décembre 2020, le chiffre d'affaires de la marque Leerdammer et de Bel Shostka Ukraine (également dans la transaction) est d'environ 500 millions d'euros, dont 350 millions d'euros de produits de marque, avec un résultat opérationnel d'environ 25 millions d'euros.

"A travers ce projet de cession d'un périmètre comprenant la marque Leerdammer à Lactalis, nous renforçons notre modèle d'entreprise familiale indépendante, qui nous permet d'inscrire notre vision dans un temps long", a indiqué le PDG de Bell, Antoine Fievet.

Par ailleurs, cette cession s'inscrit dans la continuité de la stratégie engagée dès 2015, et accélérée avec les acquisitions de MOM  (Materne, Mont Blanc, Pom'Potes, GoGo Squeez) fin 2016 et de All In Foods (une start-up française spécialiste des alternatives végétales) en 2020, qui vise à élargir ses activités au-delà des produits fromagers pour renforcer sa position d'acteur majeur du snacking sain.

Selon Bel, cette opération se présente à un moment opportun, le secteur agroalimentaire étant en proie à d'importantes transformations liées aux attentes et modes de consommation en phase avec la transition alimentaire.

Dans ce contexte, les marges de manœuvre supplémentaires accordées par ce projet permettent au groupe de réaffirmer sa stratégie de diversification de son offre-produits sur ses trois territoires complémentaires, mais aussi l'accélération du déploiement de ses activités sur des marchés à fort potentiel de croissance pour demain, comme l'Asie-Pacifique et l'Amérique du Nord.

En outre, le groupe confirme cibler à moyen terme l'équilibre de son chiffre d'affaires entre le laitier et le fruitier / végétal en s'appuyant notamment sur ses marques cœur La Vache qui rit, Kiri, Mini Babybel, Boursin ou GoGo squeeZ, sous lesquelles il continuera à développer des produits laitiers, des produits fruitiers, des alternatives végétales ou mixtes.

De plus, assure Bel, la sortie de Lactalis à son capital permettra aux familles actionnaires de bénéficier d'une flexibilité nouvelle pour financer la croissance future du groupe et de renforcer leur position, confirmant ainsi le modèle d'entreprise familiale indépendante.

A l'issue de cette opération, Bel a l'intention de déposer une offre publique de rachat d'actions (OPRA) à un prix de 440 euros par action (dividende attaché), offrant ainsi une liquidité à l'ensemble des actionnaires minoritaires de Bel qui le souhaiteraient.

Enfin, Unibel la holding animatrice de Bel a prévu de déposer un projet d'offre publique de retrait suivie d'un retrait obligatoire (OPR-RO) auprès de l'AMF sur le solde des titres Bel, dès que possible à l'issue du règlement livraison de l'OPRA et au même prix par action que cette dernière, soit 440 euros par action (dividende attaché).

Le prix proposé dans le cadre de chacune des offres publiques représenterait une prime de 16 % sur le cours de clôture du 17 mars 2021 et de 28 % sur le cours moyen pondéré par les volumes des 60 jours précédant le 17 mars 2021.

A l'issue de ces offres publiques, les actions de Bel seraient retirées de la cote.

Cette quête d'indépendance et de simplification intervient dans une période porteuse mais mouvementée pour Bel et Unibel, soit pour les familles Bel-Fiévet.

En effet, le fromager a connu un exercice 2020 très solides grâce à la hausse de la demande liée aux confinements mais aussi aux aspirations des consommateurs de déguster des produits de qualité et plus sains en Europe, mais aussi aux Etats-Unis, en Asie et plus particulièrement en Chine.

Son bénéfice net a progressé de 18,4% à 143,76 millions d'euros tandis que sa marge opérationnelle a grimpé de 90 points de base à 7,1%. Le chiffre d'affaires, déjà publié, a atteint 3,4558 milliards, en croissance de 1,5% et de 2,8% en organique.

Valeurs citées dans l'article : Bel, Unibel SA