Zurich (awp) - Le boucher-charcutier et traiteur industriel Bell a enregistré des résultats semestriels globalement en hausse du côté des ventes, mais pas de celui de la rentabilité. La direction s'attend à une poursuite du renchérissement qui devrait affecter le résultat annuel.

Le chiffre d'affaires net du groupe bâlois (dont deux tiers du capital-actions sont détenus par le groupe Coop), a augmenté sur les six premiers mois de 2022 de 6,2% en rythme annuel à 2,11 milliards de francs suisses. Une progression due à la reprise du segment Convenience ou encore à l'augmentation de la charge de travail sur son site de Marchtrenk en Autriche, précise l'entreprise jeudi.

La rentabilité s'est affaiblie avec un résultat d'exploitation (Ebit) ajusté en recul de 4,0% à 63 millions de francs suisses pour une marge afférente en baisse de 20 points de base à 3,0%. Le résultat net s'est pour sa part fixé à 40,2 millions, en repli de 21,3% comparé au premier semestre 2021.

"Le canal des services alimentaires s'est nettement redressé, alors que les chiffres d'affaires très élevés dans le commerce de détail en raison de la pandémie ont légèrement reculé", a détaillé le groupe dans un communiqué.

La division Bell International, ainsi que les trois nouvellement créées Eisberg, Hilcona et Hügli ont toutes enregistré une progression des ventes à deux chiffres.

La copie rendue par Bell dépasse les prévisions les plus optimistes du consensus AWP en matière de recettes, mais manque le coche au niveau de la performance opérationnelle et nette.

Selon Vontobel, "le programme d'investissement de Bell dans les produits carnés en Suisse ainsi que dans ceux prêts à consommer continuera à limiter le potentiel de flux de trésorerie disponible".

Un été en dents de scie

"Les ventes de juillet n'ont pas été bonnes, alors que nous avons perçu une amélioration en août", a expliqué le directeur général Lorenz Wyss en marge de la présentation des chiffres semestriels. Le secteur de la restauration, important débouché pour l'unité Convenience, s'est bien repris après la levée des restrictions liées au Covid.

Le boucher-charcutier industriel rhénan table sur une augmentation des coûts de transport, dans le sillage de la hausse des prix du pétrole. La pénurie de personnel risque également de poser des problèmes au groupe. La sécheresse persistante et le manque d'engrais pourraient renforcer les problèmes d'approvisionnement.

A cela, il faudra ajouter l'inflation, qui risque d'affecter le comportement des consommateurs. Bell doit répercuter les hausses de prix mais court le risque que les clients se détournent des produits maison pour rabattre sur des alternatives moins chères.

Pour 2022, la direction ne donne pas de perspectives concrètes, signalant que "tant que la situation politique mondiale demeure incertaine, la situation sur le plan des prix et de l'approvisionnement restera tendue". Le directeur général (CEO) Lorenz Wyss, part du principe que "le renchérissement se poursuivra au cours du deuxième semestre et aura donc une influence sur le résultat annuel".

A la Bourse, l'action Bell a fini en hausse de 0,78% à 259,50 francs suisses, dans un SPI en hausse de 0,26%

ib/fr/ol/buc/ck