PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé sans grand changement lundi au terme d'une séance marquée par des prises de risque limitées alors que les cours des matières premières s'envolent et que les interrogations sur l'inflation refont surface.

À Paris, le CAC 40 a grappillé 0,01% à 6.385,99 points. Le Footsie britannique a cédé 0,08% et le Dax allemand a fini stable.

L'indice EuroStoxx 50 a perdu 0,27%, le FTSEurofirst 300 a pris 0,06%. Le Stoxx 600 a gagné 0,1% après avoir brièvement touché un plus haut en séance, à 446,19.

L'indice paneuropéen avait déjà inscrit un record vendredi après le chiffre inférieur aux attentes des créations d'emplois aux Etats-Unis en avril, qui a rassuré les marchés quant au maintien par la banque centrale américaine de sa politique de soutien.

Alors que le thème de l'inflation anime les marchés depuis plusieurs mois, les investisseurs suivront avec intérêt la publication mercredi de l'indice des prix à la consommation aux Etats-Unis, bien que la Réserve fédérale ait dit à plusieurs reprises qu'elle considérait toute accélération des prix comme temporaire.

"Cet indicateur n'a finalement pas été très significatif en matière de politique de la Fed. Nous pouvons nous préparer à une augmentation plus forte que prévu de l'inflation qui sera suivie immédiatement par des déclarations des membres de la Fed écartant à nouveau tout risque et nous serons de retour à la case départ", a déclaré Tom Simons, économiste chez Jefferies.

VALEURS

L'indice sectoriel européen des ressources de base (+2,2%) a signé la plus importante hausse alors que le cours du cuivre et celui du minerai de fer ont atteint des plus hauts avec l'espoir d'une amélioration de la demande dans un contexte de resserrement de l'offre.

Aux valeurs individuelles, BHP, Rio Tinto et ArcelorMittal ont pris de 1,63% à 2,39%.

Les valeurs pétrolières profitent quant à elles de la tendance à la hausse des cours du brut: TechnipFMC, en tête du CAC, a avancé de 4,53% et Vallourec de 5,70%. Parmi les autres progressions notables, Société générale s'est adjugé 2,91% après la présentation de sa nouvelle stratégie dans la banque de financement et d'investissement (BFI), qui vise une amélioration de la rentabilité.

A la baisse, les technologiques abandonnent une partie des gains engrangés vendredi: leur indice de référence, qui avait pris 2,2% sur la journée, a reculé de 2,36% et à Paris, Dassault Systèmes (-1,56%) et STMicro (-2,55%) sont les plus fortes baisses du CAC 40.

CHANGES

Le dollar se stabilise face aux autres grandes devises après avoir subi vendredi, en réaction aux chiffres de l'emploi américain, sa plus forte baisse sur une séance depuis début novembre (-0,79%).

L'euro est inchangé à 1,217 dollar, proche de son plus haut niveau depuis le 26 février.

La livre sterling, elle, monte de 1,08% contre l'euro et a atteint un pic de plus de deux mois face au billet vert (+1,27%) grâce à la faiblesse de la devise américaine, à la présentation de la prochaine phase du déconfinement par le Premier ministre et aux résultats des élections de jeudi au Royaume-Uni.

"La probabilité d'un second référendum en Ecosse devrait augmenter après la victoire du Parti national écossais aux élections locales mais la tenue d'un vote est incertaine et le calendrier potentiel reste flou", a déclaré Lee Hardman, analyste changes chez MUFG.

TAUX

Après avoir dépassé 1,6% en début de séance, le rendement des Treasuries à 10 ans se stabilise autour de 1,57%.

Celui du Bund allemand à dix ans a fini la journée à l'équilibre, à -0,21%.

PÉTROLE

Les cours pétroliers se sont retournés à la baisse après avoir pris près de 1,3% en séance à la suite de la cyberattaque visant Colonial Pipeline, le principal opérateur américain d'oléoducs, contraint à fermer un réseau alimentant plusieurs États de l'est du pays.

Le Brent recule de 0,18% sous 68 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perd 0,26% à 64,73 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Bertrand Boucey)

par Laetitia Volga