(Actualisation : réaction de marché, commentaires d'analystes, précisions sur les objectifs 2022)

Le fabricant de stylos, briquets, rasoirs et articles promotionnels Bic chute en Bourse mercredi après avoir livré des perspectives 2019 prudentes et annoncé un plan de transformation à l'horizon 2022, à l'occasion de ses résultats annuels.

A 10h55, le tire cédait 4,2% à 86,45 soit le plus important repli de l'indice SBF 120. Les objectifs pour 2019 "ont pu décevoir le marché", souligne Steve Levy, analyste chez Mainfirst. Bic a indiqué viser pour 2019 une "légère" croissance de son chiffre d'affaires en base comparable et une marge d'exploitation annualisée comprise entre 16,5% et 18%, après 18,1% en 2018. Le consensus des analystes pour 2019 anticipait jusqu'à présent une marge d'exploitation normalisée de 17,7% et une croissance organique de 2%.

Si les prévisions de Bic se confirmaient, il s'agirait de la quatrième année consécutive d'érosion des marges pour le groupe, relève Bryan Garnier qui qualifie ces projections de "prudentes".

"Dans un environnement de marché toujours difficile, notre performance pourrait être affectée par des incertitudes macro-économiques et par la poursuite de la pression concurrentielle dans les rasoirs aux Etats-Unis", a expliqué Bic en présentant ses perspectives.

"La hausse du coût des matières premières, l'évolution défavorable des taux de change et l'impact potentiel des volumes de vente sur les coûts de production affecteront la marge brute", a ajouté la société. "Le résultat d'exploitation normalisé sera également impacté par des investissements supplémentaires dans le soutien à la marque", a-t-elle prévenu.

Doubler la part des ventes en ligne

Alors qu'une revue destinée à améliorer la croissance opérationnelle du groupe a été lancée en décembre et prendra "encore quelques mois" pour être menée à son terme, Bic a également livré mercredi les premières étapes de son plan de transformation baptisé "BIC 2022- Invent the future".

"Notre environnement de marché évolue et nous devons évoluer avec lui. Pour assurer la croissance à long terme des ventes et la pérennité des marges, le groupe doit devenir plus agile, intégré et innovant", a déclaré Gonzalve Bich, le directeur général de la société, cité dans un communiqué.

Dans cette optique, Bic s'est défini quatre objectifs d'ici à 2022 : réaliser 10% de ses revenus dans le commerce en ligne contre environ 5% l'an passé, augmenter le nombre de dépôts de brevets de 20% par an, réaliser "dans un premier temps" au moins 20 millions d'euros d'économies annualisées et les réinvestir dans la croissance, et interagir directement avec 20% de ses consommateurs.

Les économies seront en très grande partie réalisées grâce à "la centralisation de nos fonctions d'achats et à une meilleure efficacité du groupe dans nos négociations avec nos fournisseurs", a expliqué Sophie Palliez-Capian, directrice engagement des parties prenantes et relations institutionnelles du groupe lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes.

Le groupe compte maintenir dans le cadre de ce plan sa politique d'allocations du capital actuelle, comprenant des investissements industriels, des acquisitions sélectionnées ainsi que des rachats d'actions réguliers. Bic précise néanmoins qu'un dividende exceptionnel pourrait être versé en cas "d'excédent de trésorerie" que le groupe définit comme "au moins deux ans de génération annuelle de flux de trésorerie disponibles".

Bic s'est par ailleurs doté d'un comité exécutif de sept membres avec trois nouvelles fonctions : un "group supply chain officer", un "group commercial officer" et un group insights and innovation officer". En termes de calendrier, Bic compte "mettre en place" en 2019 les fondations de cette nouvelle organisation avant de renforcer ses positions de marché, développer le commerce en ligne et accélérer l'innovation les années suivantes.

"Les éléments de ce plan sont positifs mais des précisons sont nécessaires et il faudra que l'exécution suive", estime Steve Levy de Mainfirst.

Les objectifs 2018 atteints

En 2018, Bic a dégagé un résultat net de 173,4 millions d'euros, contre 287,3 millions en 2017. Le bénéfice d'exploitation normalisé a atteint 352,4 millions d'euros, contre 399,6 millions en 2017.

Le chiffre d'affaires s'est inscrit à 1,95 milliards d'euros, en repli de 4,5% à données publiées et en hausse de 1,5% à base comparable. La marge d'exploitation normalisée a ainsi reculé à 18,1%, contre 19,6% en 2017.

Bic visait une progression de son chiffre d'affaires comprise entre 1 et 3% sur une base comparable et une marge d'exploitation normalisée comprise entre 17 et 18%. "Nous avons dépassé tous nos objectifs", a fait valoir Sophie Paillez-Capian

Le consensus établi par Factset tablait en moyenne sur un résultat net annuel de 194 millions d'euros, sur un résultat d'exploitation normalisé de 334 millions d'euros et sur un chiffre d'affaires de 1,9 milliard d'euros.

Dans l'activité Papeterie, la croissance organique des revenus a atteint 1,7% en 2018, pour des ventes de 771,9 millions d'euros et une marge d'exploitation normalisée à 8,1%, contre 8,3% en 2017. Dans l'activité Briquets, les revenus ont atteint 685,8 millions d'euros, soit une croissance organique de 2,4%, et la marge d'exploitation normalisée s'est établie à 36%, contre 39,2% en 2017. La division Rasoirs a vu ses ventes atteindre 438 millions d'euros au troisième trimestre, soit une croissance organique de 1,7%, avec une marge d'exploitation normalisée de 10,4% contre 13,1% un an plus tôt.

Bic proposera, lors de son assemblée générale de mai, un dividende de 3,45 euros par action au titre de 2018, inchangé par rapport à l'an passé.

-Julien Marion , Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed: VLV - ECH

COMMUNIQUES FINANCIERS DE BIC :

http://www.bicworld.com/fr/finance/communiques/

Agefi-Dow Jones The financial newswire