PARIS (awp/afp) - La maladie d'Alzheimer, qui fait l'objet d'une journée de sensibilisation mondiale ce mardi, est la démence la plus connue et la plus répandue, sans qu'existe actuellement un traitement qui permette de la guérir ou de l'éviter.

Elle voit le patient perdre irrémédiablement la mémoire et sa capacité de jugement, au cours d'une évolution qui prend généralement plusieurs années.

Au moins une trentaine de millions de personnes en sont atteintes dans le monde, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce chiffre reste imprécis car il n'est pas aisé de distinguer la maladie d'Alzheimer d'autres démences, par exemple d'origine vasculaire.

Comme les autres démences, la maladie d'Alzheimer représente l'un des principaux problèmes contemporains de santé publique car les personnes atteintes perdent leur indépendance, faisant peser un important poids émotionnel sur leurs proches et financier sur les systèmes de santé.

C'est d'autant plus le cas dans les pays où la population est la plus âgée, donc les principaux pays développés, la maladie se déclarant largement chez les plus de 65 ans. Elle touche, par ailleurs, nettement plus les femmes que les hommes.

Par rapport à d'autres démences, la maladie, décrite pour la première fois par le médecin allemand Alois Alzheimer au début du XXe siècle, se distingue par son mode d'action, qui est double.

Le premier de ces deux phénomènes, qui se retrouvent systématiquement chez les malades d'Alzheimer, c'est la formation de plaques de protéines, dites amyloïdes, qui compriment les neurones et les détruisent à terme.

Le second provient d'un autre type de protéines, dites Tau et présentes dans les neurones. Chez les malades, elles forment des amas qui finissent aussi par provoquer la mort des cellules atteintes.

Mais on ne sait pas encore bien comment sont liés ces deux phénomènes. On ignore aussi largement ce qui provoque leur apparition. Et, malgré des décennies de recherche, aucun traitement ne permet actuellement de guérir la maladie ou d'éviter son apparition.

Principale avancée depuis 20 ans, un traitement du laboratoire américain Biogen, qui cible les protéines amyloïdes, a obtenu quelques résultats et été approuvé cette année pour certains cas par les autorités américaines. Mais ses effets restent limités et son intérêt thérapeutique ne fait pas l'unanimité.

Un autre débat concerne la prévention de la maladie, puisque celle-ci n'a que très rarement une composante héréditaire. Plusieurs facteurs de risque - une douzaine - sont actuellement répertoriés pour l'ensemble des démences. Les plus fréquents sont la surdité, un faible niveau d'éducation, le tabagisme, l'existence d'une dépression et l'isolement.

Les auteurs d'une étude de référence datant de 2020 estiment que 40% des démences pourraient donc être évitées et retardées en jouant sur ces symptômes. Mais ce chiffre est contesté par d'autres chercheurs qui jugent cette lecture trop simpliste.

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