New York (awp/afp) - Le laboratoire Biogen a annoncé mardi le départ de son directeur général Michel Vounatsos, à son poste depuis janvier 2017, quelques semaines après un revers important sur son médicament contre Alzheimer qui oblige le groupe à couper dans ses coûts.

M. Vounatsos va continuer à diriger l'entreprise et à participer au conseil d'administration le temps qu'un successeur soit trouvé, détaille un communiqué.

L'annonce de son départ intervient quelques semaines après la décision définitive du programme Medicare du gouvernement américain de ne rembourser le médicament contre Alzheimer de Biogen, Aduhelm, que pour les patients qui participent à des études cliniques.

Cela limite grandement la population éligible parmi les plus de 60 millions d'Américains qui bénéficient de Medicare, le programme gouvernemental destiné à couvrir l'assurance-santé des plus de 65 ans et des personnes atteintes de handicap.

Quelque 6 millions d'Américains vivent avec Alzheimer, qui constitue la sixième cause de décès aux Etats-Unis.

Biogen va en conséquence diminuer l'infrastructure mise en place pour commercialiser le médicament et, avec d'autres réductions de coûts déjà annoncées en décembre, prévoit de faire au total des économies de l'ordre de 1 milliard de dollars par an.

Le groupe a aussi passé une charge de 275 millions de dollars dans ses comptes du premier trimestre liés à une dépréciation de ses stocks.

Le traitement contre Alzheimer, sur lequel le groupe misait beaucoup pour gonfler son chiffre d'affaires, a connu des débuts difficiles.

L'autorisation de mise sur le marché du produit commercialisé sous le nom Aduhelm en juin dernier avait suscité beaucoup d'espoirs, Aduhelm étant le premier traitement approuvé contre la maladie depuis 2003.

Mais elle avait aussi fait des vagues dans la communauté médicale et scientifique, l'agence américaine du médicament FDA étant allée à l'encontre de l'avis d'un comité d'experts qui avait jugé que le traitement n'avait pas suffisamment fait preuve de son efficacité lors des essais cliniques.

Son prix initial, environ 56.000 dollars par an, avait aussi fait réagir en raison du coût qu'il aurait pu faire peser sur les finances publiques. Biogen l'avait par la suite divisé par deux, à environ 28.200 dollars par an.

Sans lier directement son départ aux déboires du médicament, M. Vounatsos a souligné lors d'une conférence téléphonique avec les analystes qu'il était important de trouver un remplaçant qui ait "le soutien du conseil d'administration et arrive avec un oeil neuf".

afp/rp