bioMérieux cède 1,75% à 117,60 euros malgré la révision à la hausse de ses objectifs annuels. Fort de la forte demande pour ses tests de la gamme FilmArray contre la Covid, le spécialiste français du diagnostic in vitro table désormais sur une croissance organique autour de 18% cette année. Fin octobre, il disait viser sur une croissance organique supérieure à 16% (contre +7,2% en 2019). Le résultat opérationnel courant contributif est attendu, lui, aux environs de 600 millions d'euros, contre supérieur à 520 million après 389 millions en 2019.

Le groupe a rappelé que cette performance exceptionnelle ne pouvait être extrapolée aux années futures.

A première vue, cette publication aurait dû susciter l'engouement des investisseurs. Mais le diable se cache dans les détails. Dans une note publiée ce matin, Jefferies fait remarquer en premier lieu que la nouvelle prévision de croissance organique est encore prudente car inférieure de 4% au consensus.

Selon ses calculs, cette croissance de 18% sur l'année signifie que l'impressionnante dynamique s'est légèrement essoufflée au quatrième trimestre à +15% à +16% après +19% au cours des neuf premiers mois.

En revanche reconnaît le broker, l'objectif d'un Ebit contributif de 600 millions d'euros implique une hausse potentielle de 11% par rapport au consensus et une marge du second semestre de 22% "impressionnante et encourageante pour la suite".

Pas de quoi cependant modifier sa recommandation Conserver et son objectif de cours de 124 euros sur un titre déjà bien valorisé. L'action se traite en effet 34 fois ses bénéfices attendus en 2021 et 32 fois ceux attendus en 2022.


Plus optimiste, LCM Midcap Partners a relevé son objectif de cours sur bioMérieux de 143 à 147 euros tout en réitérant sa recommandation d'Achat.

Le courtier estime que la normalisation sanitaire espérée progressivement en 2021 ne modifie pas la trajectoire historique de croissance du groupe qui opère en leader du Diagnostic In Vitro, marché en croissance de l'ordre de 5% par an que le groupe surperforme (+ 6,7% sur 2010-2019 mais de +8,6% sur 2015-2019 depuis l'intégration de Biofire) sur un modèle de ventes de réactifs captifs à une base installée qui se sera notoirement bonifiée pendant Covid notamment en biologie moléculaire.

Par ailleurs, le profil de rentabilité du groupe reste vertueux dès lors que le potentiel de développement de Filmarray demeure intact en pathologies, en clients et en géographies.

Enfin, le groupe présente une structure financière solide et est, par ailleurs, un important générateur de cash (150-200 millions d'euros par an) ce qui lui permettra de continuer de matérialiser des acquisitions, de gagner en compétences & en taille critique.
Selon l'analyste, la prime de BioMérieux par rapport à ses pairs est justifiable par le caractère pure player in vitro du groupe.