Francfort (awp/afp) - Le constructeur automobile Volkswagen, qui vient de boucler le rachat d'Europcar, veut faire du loueur de voitures le fer de lance de ses services de mobilité, allant de la location à l'autopartage, a-t-il indiqué mardi.

Le géant allemand, qui s'est associé à deux autres partenaires pour prendre le contrôle d'Europcar, a également indiqué qu'il allait bientôt retirer la société de la Bourse de Paris.

"Le retrait obligatoire et la radiation des actions d'Europcar Mobility Group devrait intervenir le 13 juillet 2022", indique un communiqué du consortium composé de Volkswagen, du gestionnaire d'actifs Attestor basé à Londres et du groupe de mobilité hollandais Pon.

Tous trois sont réunis dans la holding Green Mobility qui détient 93,62% du capital du loueur de voitures à l'issue d'une seconde période d'acception de leur offre d'achat lancée en novembre, selon l'Autorité des marchés financiers basée à Paris.

En conséquence, "le consortium a demandé la mise en oeuvre d'une procédure de retrait obligatoire au prix de 0,51 euro par action", soit un centime au-dessus du prix de l'offre de rachat, "et la radiation des actions de la société", selon le communiqué.

Europcar et sa flotte de quelque 250.000 véhicules va rester une enseigne indépendante tout en devenant "la pierre angulaire" de la plateforme de services de mobilité qu'entend développer le constructeur allemand, selon un communiqué.

"Aujourd'hui, les voitures sont sous-utilisées. L'utilisation de la même flotte pour l'autopartage et la location peut changer radicalement cette situation", assure le directeur financier, Arno Antlitz, dans un communiqué.

Vienne puis Hambourg

La plateforme imaginée par Volkswagen pourra "couvrir une variété de besoins de mobilité avec une seule application. Du covoiturage pour un trajet de 5 minutes, à la location pour le week-end, en passant par l'abonnement à une voiture pour plusieurs mois", poursuit-il.

Des phases pilotes de ce système sont prévues à Vienne au 4e trimestre 2022 puis dans la ville allemande de Hambourg au premier trimestre 2023.

L'ajout de véhicules autonomes sur cette plateforme est attendu dans la seconde moitié de la décennie, d'abord en Europe puis aux États-Unis, selon Volkswagen.

La start-up lancée par Volkswagen en 2016, Moia, consacrée aux services à la mobilité et qui opère à Hambourg, devrait être intégrée dans cette application dédiée à la mobilité.

Le projet d'acquisition d'Europcar par le consortium avait été approuvé en juillet 2021 valorisant l'entreprise à 2,9 milliards d'euros, dette comprise.

Fragilisé par l'impact de la pandémie, Europcar est ainsi de nouveau racheté par Volkswagen, quinze ans après leur séparation en bons termes.

Volkswagen avait vendu Europcar en 2006 pour 3,32 milliards d'euros à la société française d'investissements Eurazeo.

Les conséquences de la crise sanitaire avaient conduit Eurazeo à se retirer du capital début 2021 au profit des créanciers du groupe, cinq fonds américains et britanniques, dont les new-yorkais Anchorage (propriétaire des studios MGM) et Marathon.

La recette de la rentabilité est difficile à trouver pour les services auto de mobilité, longtemps vue comme source alternative de revenus pour les constructeurs dans un marché en baisse et sur fond de coûteuse transition vers la mobilité électrique.

Certains se sont déjà retirés du créneau : BMW et Mercedes ont annoncé début mai la vente de leur service Share Now, déficitaire, à Stellantis.

La combinaison avec la location "est probablement le seul moyen" de tirer des bénéfices des systèmes de mobilité en libre-service, avait expliqué le patron de Volkswagen Herbert Diess.

afp/rp