Paris (awp/afp) - Les résultats de la banque française BNP Paribas, qui a fait croître son bénéfice net au troisième trimestre malgré la faiblesse des banques commerciales, ont déçu les attentes du marché jeudi, le analystes les jugeant "mitigés".
BNP Paribas a vu son bénéfice net augmenter de 5,9% sur un an au troisième trimestre, à 2,8 milliards d'euros, notamment grâce à la banque de financement et d'investissement, et a confirmé jeudi ses objectifs pour 2024.
Des résultats qui illustrent "la performance commerciale des pôles opérationnels", a commenté dans un communiqué le directeur général Jean-Laurent Bonnafé.
Pour autant, l'action BNP Paribas a fini en queue de peloton du CAC 40, avec une baisse de 4,20%, à 62,75 euros.
Selon les analystes de Jefferies, BNP Paribas "aurait dû produire une meilleure surprise en termes de revenus sur la CIB" (banque de financement et d'investissement) et "la banque de détail française reste décevante", tout comme l'activité en Belgique.
Les résultats du troisième trimestre "ont été mitigés en termes d'évolution opérationnelle", soulignent pour leur part les analystes de chez RBC.
Le produit net bancaire du groupe (PNB), équivalent du chiffre d'affaires pour le secteur, s'élève lui à 11,9 milliards d'euros, en hausse de 2,7% par rapport au troisième trimestre 2023.
La banque de financement et d'investissement a elle vu son chiffre d'affaires fortement augmenter de 9% à 4,2 milliards d'euros sur le trimestre, du fait d'un "gain de parts de marché".
Le revenu des métiers d'investissement, d'assurance et d'épargne est également en hausse de près de 5% à 1,5 milliard d'euros, porté par la gestion d'actifs et les assurances.
Le troisième trimestre est marqué pour cette branche par deux acquisitions "visant à renforcer sa plateforme comme relais de croissance à moyen terme", voire "repositionner stratégiquement" cette division au sein du groupe, selon M. Bonnafé: les projets d'acquisition d'Axa IM par Cardif, et des activités Banque Privée d'HSBC en Allemagne.
Ces acquisitions sont notamment permises par le capital issu de la cession par la banque française de Bank of the West en 2023.
Bascule
L'assureur français Axa avait annoncé le 1er août être entré en négociations exclusives avec BNP Paribas pour lui céder son gestionnaire d'actifs Axa Investment Managers, pour 5,4 milliards d'euros et établir avec la banque un partenariat de long terme. L'acquisition devrait être achevée mi-2025.
BNP Paribas a annoncé mi-septembre un projet d'achat des activités allemandes de banque privée, destinées à des clients fortunés, de son concurrent britannique HSBC qui devrait lui permettre de "plus que doubler" le montant des actifs sous gestion dans le pays, à plus de 40 milliards d'euros.
Ce sont finalement les banques commerciales (France, Belgique, Italie...) rassemblées avec les métiers spécialisés comme le paiement avec Nickel et Floa, qui font plus mauvaise figure au troisième trimestre avec une baisse de 2,6% de leur activité, à 6,5 milliards d'euros.
"Nos banques commerciales devraient progressivement bénéficier de la bascule favorable de l'environnement de taux", assure cependant M. Bonnafé.
Mais les résultats de la branche sont plombés par les conséquences de la normalisation du prix des véhicules d'occasion dans la filiale de leasing automobile Arval, et par "l'évolution du marché belge impactant les marges sur les dépôts et sur les crédits", selon le communiqué.
Le coût du risque, c'est-à-dire les sommes provisionnées pour faire face aux éventuels impayés sur les crédits consentis, a légèrement reculé au troisième trimestre par rapport au second, s'établissant à 729 millions d'euros.
Cela reflète "des reprises de provisions sur encours sains de 217 millions d'euros et une dotation sur créances douteuses de 946 millions d'euros", souligne le groupe dans le communiqué.
afp/rp