PARIS (Reuters) - BNP Paribas a publié vendredi des résultats trimestriels toujours pénalisés par l'augmentation du coût du risque liée à la crise du coronavirus mais table sur une amélioration cette année grâce à un début de reprise économique.

En Bourse, l'action BNP Paribas gagnait 3,48% en milieu d'après-midi alors que l'indice CAC 40 progressait de 1,02%. Plusieurs analystes ont salué des performances supérieures aux attentes au quatrième trimestre et Citi évoque des prévisions "encourageantes", notamment en matière de distribution aux actionnaires.

La banque française, numéro un du secteur dans la zone euro par la capitalisation boursière, a réalisé sur les trois derniers mois de 2020 un bénéfice net de 1,592 milliard d'euros, en baisse de 13,9% par rapport à la même période de 2019 tandis que son produit net bancaire (PNB) reculait de 4,5% à 10,827 milliards.

L'année 2020 se solde par un résultat net de 7,067 milliards d'euros, en repli de 13,5%, pour un PNB de 44,275 milliards (-0,7%). Le consensus Refinitiv donnait un bénéfice net de 6,12 milliards et un PNB de 44,2 milliards.

Le coût du risque a augmenté au total de 2,5 milliards d'euros en 2020 pour atteindre 5,7 milliards, ce qui représente 66 points de base de l'encours du groupe. Cette hausse a touché en premier lieu les activités de banque de financement et d'investissement (+1,085 milliard) et les services financiers aux particuliers (crédit à la consommation et leasing, +642 millions).

Pour 2021, BNP Paribas table sur des "progrès significatifs", a déclaré le directeur général, Jean-Laurent Bonnafé, lors d'une conférence de presse en ligne, sans toutefois donner de prévisions chiffrées.

Cette amélioration devrait s'appuyer sur des "courants porteurs", et notamment le rebond économique attendu à partir du second semestre, ce qui permettrait une baisse du coût du risque à un niveau "proche de la moyenne de cycle", soit 50 à 55 points de base, et une croissance "modérée" des revenus. Les coûts de gestion, eux, devraient rester stables.

La normalisation attendue pourrait cependant freiner Les revenus des activités de banque de financement et d'investissement (CIB, en hausse de 6,9% au quatrième trimestre) et ceux des marchés de taux fixe, devises et matières premières (FICC, +22%). La division FICC "ne devrait plus constater la magnitude des revenus apportés en 2020 par l'intensité exceptionnelle de l'activité des clients", explique BNP Paribas.

LA POLITIQUE DE DISTRIBUTION AUX ACTIONNAIRES RÉAFFIRMÉE

Le groupe a aussi réaffirmé sa politique de distribution de 50% du résultat net, malgré les contraintes imposées par la Banque centrale européenne (BCE).

Cette dernière, après avoir demandé aux banques de la zone euro de s'abstenir de verser des dividendes et de racheter leurs propres actions en 2020, a légèrement desserré l'étau mais continuera d'encadrer les politiques de distribution jusqu'à fin septembre.

BNP Paribas prévoit donc de distribuer 21% de son bénéfice net 2020 en mai sous la forme d'un dividende de 1,11 euro par action, puis 29% après septembre via des rachats d'actions ou des distributions de réserves aux actionnaires.

La politique de distribution devrait évoluer dans le plan stratégique 2022-2025 et le ratio de distribution pourrait augmenter, le groupe étant "surcapitalisé", a précisé Philippe Bordenave, le directeur général adjoint.

Le groupe souligne que son ratio de solvabilité CET 1 ("Common Equity Tier 1"), à 12,8% fin décembre, est "très supérieur" aux exigences de la BCE et dépasse son propre objectif.

La publication des résultats annuels s'accompagne d'une évolution de la gouvernance du groupe, avec entre autres la nomination de deux nouveaux directeurs généraux délégués, Thierry Laborde et Yann Gérardin, appelés à succéder à Philippe Bordenave.

(Edité par Blandine Hénault et Jean-Stéphane Brosse)

par Marc Angrand et Matthieu Protard