PARIS (Reuters) - La folie qui vient d'entourer GameStop et d'autres titres pourrait avoir des conséquences durables sur les marchés financiers si ce genre de phénomène se reproduisait de façon régulière, dit-on chez BNP Paribas.

La ruée sur les options d'achat par une communauté d'investisseurs particuliers s'organisant sur des forums spécialisés a fait flamber plusieurs actions sur lesquelles les fonds spéculatifs pariaient à la baisse, contraignant ces derniers à couvrir leurs positions à découvert et à alimenter à leur tour la hausse des titres concernées.

Dans ce cas de figure, les options d'achat sur des actions individuelles sont utilisées comme des billets de loterie, le risque de perte étant compensé par le mince espoir d'un gain considérable, selon William de Vijlder, chef économiste de BNP Paribas.

"Si cet événement reste exceptionnel, il ne devrait pas avoir a priori de conséquences durables", écrit-il dans une note publiée lundi. "En revanche, s'il devient un phénomène récurrent, certains de ses effets pourraient s'inscrire dans la durée."

Les événements des derniers jours ont donné lieu à un effet domino sur le reste du marché, comme en témoigne la hausse de l'indice mesurant la volatilité implicite du S&P-500, souligne l'économiste.

S'ils se répétaient, ils pourraient conduire à une réticence à vendre à découvert, ce qui, selon lui, "réduirait l'efficacité informationnelle des cours des actions".

William de Vijlder fait ainsi référence à une théorie financière selon laquelle plus les vendeurs à découvert sont actifs, plus les cours des actions sont précis.

"Les investisseurs qui sélectionnent les titres devraient également en tenir compte", poursuit l'économiste. "Cela pourrait influencer leur décision d'investir dans les petites ou grandes entreprises, les actions ou les obligations. De même, cela pourrait accroître la prime de risque demandée et influencer le coût du capital des entreprises."

(Patrick Vignal, édité par Marc Angrand)