BNP Paribas s’inscrit dans la dynamique impulsée par les grandes banques américaines. Son chiffre d’affaires est porté par le dynamisme du trading et la hausse des commissions, notamment pour les services d’investissements.
Mais avant de détailler ces performances, il faut évoquer le point noir de la publication : le bénéfice net recule de 4,9% sur un an. Une baisse attribuée à des éléments exceptionnels, dont un impact de 226 millions d’euros lié à la reconsolidation des activités en Ukraine. Ce repli n’altère toutefois pas la trajectoire positive annoncée pour les prochaines années par le groupe.
Les trois pôles en hausse :
La banque de financement et d’investissement en tête
Le pôle CIB (banque de financement et d’investissement) est de loin le principal catalyseur de performance avec un trimestre record. Le produit net bancaire est en hausse de 12,5%, à 5,28 milliards d’euros. Ce chiffre reflète une forte activité sur les marchés, notamment :
- +17,3 % pour l’ensemble de l’activité “Global Markets” dont +42% pour le négoce d’actions et +4,4% des produits à revenus fixes et matières premières.
- +13,4 % pour les “Securities Services”, bien aidé par les commissions sur encours et transactions.
- +4,5 % pour “Global Banking”, soutenu par une bonne dynamique transactionnelle
Au total, le chiffre d’affaires du groupe atteint 12,96 milliards d’euros, en hausse de 3,8 %, conformément aux attentes.
Banque de détail en demi-teinte
La banque de détail enregistre une progression plus modeste (+1,2%), les banques commerciales font +4,2% mais surtout sont tirées par la bonne dynamique des commissions. La zone Europe Méditerranéenne (+19,5%) est également un bon point pour le pôle.
Les activités de leasing pèsent sur les résultats de la division, avec un recul de 11,8%. Arval, spécialisé dans la location longue durée, est pénalisé par la normalisation des prix des véhicules d’occasion.
Assurance, gestion d’actifs et patrimoine : tous les voyants au vert
Le pôle “Investment & Protection Services” progresse de 6,6%. Tous ses segments sont en croissance :
- L’assurance gagne 4,1%, grâce à l’essor de l’épargne en France
- La gestion de fortune grimpe de 10,7%, portée par la hausse des commissions (+5,9%)
- La gestion d’actifs bénéficie d’une progression de 7,9% des encours et d’un bon niveau de commissions
Des marges qui s’améliorent et des positions solides
Les frais et commissions sont en hausse dans l’ensemble des activités, mais la hausse des marges d’intérêt compense largement : un effet de ciseau positif se dessine.
Côté solidité financière, BNP Paribas affiche un ratio CET1 de 12,4%, un niveau jugé très sain par Morgan Stanley, qui souligne le soulagement des marchés sur ce point.
Réduction des coûts et restructuration en cours
La banque a réalisé 190 millions d’euros d’économies au premier trimestre, sur les 600 millions prévus en 2025. Cette réduction s’inscrit dans un plan plus vaste de 3,3 milliards d’euros d’économies d’ici 2026. Un point d’étape sur la restructuration de la banque de détail française est attendu en juin.
Autre chantier en cours : la fermeture accélérée d’un tiers des 1 500 agences françaises.
AXA IM : un rachat sous surveillance
BNP Paribas a signé en décembre un accord pour racheter AXA Investment Managers pour 5,1 milliards d’euros. Mais la BCE a récemment exprimé des réserves sur l’usage du “compromis danois”, un mécanisme permettant d’alléger l’impact du coût en capital de l’opération. Résultat : le rachat devrait affecter le ratio CET1 de 0,35 point au lieu de 0,25, et ramener le retour sur capitaux investis de 18% à 14%. Un dénouement est attendu en juillet selon l’entreprise.
Malgré un environnement plus incertain, BNP Paribas confirme ses objectifs : une croissance annuelle moyenne du bénéfice net supérieure à 7%, avec un retour sur fonds propres tangibles de 11,5% en 2025 et de 12% en 2026.