BNP Paribas (+3,36% à 61,26 euros) s’est emparé de la première place de l’indice CAC 40 grâce à une information de presse portant sur une possible cession de sa banque de détail aux Etats-Unis, Bank of the West. En dépassant les 61 euros, l’action de la banque française affiche un nouveau plus haut annuel. Une telle opération fait l’objet de spéculations depuis plus d’un an après la vente par la banque espagnole BBVA de ses activités américaines à PNC pour un bon prix.

BNP Paribas étudierait avec ses banques conseil, JPMorgan et Goldman Sachs, une possible vente de Bank of the West pour un montant qui pourrait atteindre jusqu'à 15 milliards de dollars, ont déclaré trois sources à Reuters. Plusieurs repreneurs potentiels sont cités, la Banque Toronto-Dominion, Banque de Montréal et KeyCorp.

Intégrée au groupe BNP Paribas depuis 2001, Bank of the West compte une présence banque de détail, banque privée ou banque d'affaires dans 23 Etats au centre et dans l'ouest des Etats-Unis. Sur les 9 premiers mois de 2021, ses revenus ont reculé de 3,5% à 1,8 milliard d'euros pour un profit avant impôts multiplié par 2,5 à 279 millions d'euros, dopé par la chute du coût du risque.

Interrogée par AOF, BNP Paribas a refusé de commenter les informations du média. Fin octobre lors de la publication des comptes du troisième trimestre, interrogé par un analyste à propos de Bank of the West, le directeur financier, Lars Machenil, avait déclaré : " BancWest, comme vous le savez, l'économie américaine, et en particulier la Californie, se porte bien. (...) Mais comme vous le savez, il se passe des choses. Et donc, oui, nous gardons les yeux ouverts ".

Fin septembre, US Bancorp a en effet annoncé l'acquisition des activités de banque de détail du groupe japonais, MUFG aux Etats-Unis pour environ 8 milliards de dollars.

Dans une note publiée à l'occasion des résultats du troisième trimestre, Jefferies estimait qu'une vente sur des multiples de valorisation similaires à ceux des récentes transactions pour des banques régionales aux Etats-Unis serait créatrice de valeur pour BNP Paribas.

Quelques semaines plus tôt, UBS s'était penchée sur le scénario d'une telle transaction. L'analyste jugeait qu'elle serait accueillie favorablement car elle permettrait de retirer 42 milliards d'euros d'actifs pondérés des risques et 2,3 milliards d'euros de goodwill, ce qui représente environ 120 points de base de fonds propres durs (CET1). Une cession éliminerait également mécaniquement la contribution de cette activité aux profits de la banques (environ 6 %).

Mais pour la banque suisse, une alternative pour la direction serait d'utiliser tout le bénéfice en termes de capital provenant d'une cession pour procéder à un rachat d'actions. " Après tout, BNP Paribas est déjà suffisamment capitalisée et, dans un tel scénario, nous estimons que l'augmentation du bénéfice par action sera de 5 % en 2022, ce qui compensera largement la perte de la contribution de la filiale américaine ", précise UBS.

Depuis la publication de cette note, BNP Paribas a dévoilé un programme de rachat d'actions pour un montant maximum de 900 millions d'euros. La période de rachat débutera le 1er novembre 2021 et s'achèvera le 8 février 2022 au plus tard.