BNP Paribas a dégagé au deuxième trimestre des résultats supérieurs aux attentes à la faveur d'un retour à meilleure fortune dans ses activités de marché et grâce à des provisions pour mauvaises créances en deçà des anticipations.

La première banque de la zone euro par la capitalisation boursière indique vendredi dans un communiqué avoir multiplié par deux son coût du risque sur le trimestre dans le contexte de récession économique provoquée par la crise sanitaire du nouveau coronavirus.

Les provisions destinées à couvrir les risques de non remboursement de crédits ont grimpé à 1,447 milliard d'euros contre 621 millions un an plus tôt. Mais d'après un consensus réalisé par Reuters auprès de cinq analystes, le marché anticipait 1,712 milliard.

"Le scénario central anticipe une reprise progressive avec un retour à un niveau de PIB comparable à 2019 vers mi-2022, sauf nouvelle crise", indique la banque. "Il prend en compte les effets des plans de relance."

En Bourse, les investisseurs ont salué les résultats trimestriels; l'action BNP Paribas progressait de 4,42% à 35,9 euros à 9h26, signant la plus forte hausse du CAC 40.

Depuis le début de l'année, le titre a perdu plus de 30% de sa valeur mais surperforme néanmoins l'indice bancaire européen (-37%).

Les analystes de Jefferies soulignent dans leur note de recherche les propos rassurants de la banque qui a fait part d'un rebond de l'activité en Europe plus prononcé que prévu en juin après deux mois de confinement qui ont mis l'activité économique à l'arrêt.

"Les mesures sanitaires ont eu un impact négatif sur l'activité du groupe avec une baisse des activités de flux et une moindre production de crédits", indique BNP Paribas.

"Un point bas a été constaté lors des mois d'avril et mai 2020. Le rebond en juin est plus marqué qu'anticipé en Europe", poursuit la banque.

DU MIEUX DANS LA BFI

Dans les activités de marché, la banque retrouve des couleurs avec des revenus en forte hausse (+63,5%) entre avril et juin, tirés par les activités de taux à l'instar des banques d'investissement américaines.

Sur les taux, les revenus ressortent à 2 milliards d'euros au deuxième trimestre contre 793 millions un an plus tôt et 1,39 milliard au premier trimestre.

La situation s'est améliorée sur les marchés actions même si les revenus restent en repli par rapport à l'an dernier. Le produit net bancaire ressort à 290 millions d'euros au deuxième trimestre contre -87 millions le trimestre précédent et 615 millions un an plus tôt.

"La performance des marchés des capitaux a été particulièrement forte et plus en ligne avec celle de ses homologues américains", fait remarquer Olivier Panis, analyste senior chez Moody's.

Au final, BNP Paribas a vu son bénéfice net reculer de 6,8% sur le trimestre à 2,299 milliards d'euros, là où les analystes attendaient, selon le consensus réalisé par Reuters, 1,546 milliard.

En Europe, les banques allemande Deutsche Bank et espagnole Santander ont quant à elles vu leurs comptes trimestriels tomber dans le rouge en raison de la crise.

Santander, avec une perte record de 11 milliards d'euros sur le trimestre, a passé le provisionnement le plus important parmi les banques européennes à cause de la pandémie.

(Maya Nikolaeva et Matthieu Protard, édité par Blandine Hénault)