(Correction: BNP Paribas n'a pas modifié son scénario macroéconomique central, contrairement à ce qui était indiqué dans la dépêche publiée à 7h24. Bien lire que la banque anticipe un retour à un niveau de PIB comparable à celui de 2019 à la mi-2022, un scénario identique à celui présenté cet été.)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--BNP Paribas a publié mardi des résultats en légère baisse mais supérieurs aux attentes au troisième trimestre, la forte croissance de ses activités de marché ayant compensé les provisions passées en prévision des défauts de paiement liés à la crise sanitaire.

La banque a publié un résultat net en baisse de 2,3% au trimestre écoulé, à 1,89 milliard d'euros. Le coût du risque, qui mesure les provisions pour créances douteuses, a augmenté de 398 millions d'euros sur un an et représente désormais 57 points de base des encours de crédit, contre 41 points de base au troisième trimestre de 2019. Cet indicateur s'est toutefois amélioré par rapport au deuxième trimestre, où il se situait à 65 points de base.

L'effet de la remontée du coût du risque sur les résultats a été mitigé par une baisse de 3,8% des frais de gestion du groupe, qui profite des mesures d'économies mises en place ces dernières années et d'une base de comparaison favorable après les coûts de restructuration constatés il y a un an. Le résultat brut d'exploitation a pour sa part progressé de 7,9%, à 3,75 milliards d'euros.

Soutenu par les bonnes performances de la banque d'investissement, le produit net bancaire (PNB), l'équivalent du chiffre d'affaires, est resté stable sur la période (-0,1%), à 10,89 milliards d'euros. L'activité a profité d'une progression de 3,5% des encours de crédit sur le trimestre, mais la faiblesse des taux et l'appréciation de l'euro face à plusieurs devises, dont le dollar ont pesé sur les revenus. A périmètre et changes constants, le PNB a toutefois progressé de 2,1%.

"La reprise de l'activité économique est graduelle au troisième trimestre et présente des dynamiques différentes en fonction des zones géographiques et des secteurs. Elle est accompagnée par l'extension du soutien public aux secteurs les plus touchés et par la mise en place des plans et dispositifs pour soutenir l'économie", a commenté BNP Paribas dans un communiqué.

Les analystes interrogés par FactSet tablaient en moyenne sur un résultat net de 1,52 milliard d'euros et sur un PNB de 10,69 milliards d'euros au troisième trimestre.

Bonne dynamique de la banque d'investissement

La branche Domestic Markets, qui comprend la banque de détail en France, a vu ses revenus fléchir de 0,6% au troisième trimestre, freinée par l'environnement de taux bas qui ronge les marges d'intérêt des banques tout en étant soutenue par la performance de ses métiers spécialisés.

Le PNB de la division International Financial Services, centrée sur le crédit à la consommation, la gestion d'actifs et l'assurance, a diminué de 7,2% (-3,9% à changes et périmètre constants), pénalisée par les répercussions de la crise sanitaire. Le groupe a notamment souffert de la baisse des valorisations boursières dans ses divisions de gestion d'actifs et d'assurance malgré le rebond progressif des marchés financiers au cours du trimestre.

La banque de financement et d'investissement (CIB) a en revanche vu son activité bondir 17,4%, portée par une progression des revenus dans tous ses métiers et dans toutes les régions où le groupe est présent. La croissance a été particulièrement soutenue dans les activités de marché (+32%) et notamment dans les produits de taux et matières premières (+36%). Le groupe a souligné avoir profité du niveau élevé d'émissions obligataires réalisées au cours du trimestre. Le résultat avant impôts du pôle CIB a augmenté de 15% à 955 millions d'euros sur le trimestre.

Confirmation des prévisions dans un environnement difficile

La banque dispose d'un bilan solide pour faire face aux effets de la crise. Fin septembre, le ratio de solvabilité CET1 s'établissait à 12,6%, en hausse de 20 points de base par rapport à fin juin et contre un plancher de 9,22% exigé par la Banque centrale européenne (BCE) en matière de capitaux propres. Cette progression s'explique par la mise en réserve des résultats du fait du gel des dividendes bancaires décidé par la BCE, ainsi que par une légère baisse des actifs pondérés.

Pour l'ensemble de l'année 2020, BNP Paribas a confirmé anticiper un recul de 15% à 20% de son résultat net, en raison d'un coût du risque qui devrait se maintenir à un niveau élevé dans les prochains mois. Sur les neuf premiers mois de l'année, le résultat net de la banque s'inscrit en baisse de 13,4% à 5,48 milliards d'euros.

Le scénario macroéconomique central retenu par la banque anticipe une reprise progressive sur ses marchés et un retour à un niveau de produit intérieur brut (PIB) comparable à 2019 à la mi-2022. Ce scénario, identique à celui présenté cet été, prend déjà en en compte les effets attendus des plans de relance.

-Thomas Varela, Agefi-Dow Jones ; +331 41 27 47 99 ; tvarela@agefi.fr ed: VLV - ECH

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November 03, 2020 03:28 ET (08:28 GMT)