Dans la banque de financement et d'investissement (BFI), l'établissement bancaire explique avoir pâti sur le trimestre de la baisse du dollar et ses revenus sont en baisse de 6,8% après avoir chuté de près de 10% au premier trimestre.

La confirmation par la Banque centrale européenne qu'elle ne relèverait ses taux d'intérêt avant l'été 2019 a aussi continué de peser sur les activités dans les marchés de taux, où les revenus ont chuté de 17% après un plongeon de 31% entre janvier et mars.

"Dans la banque de financement et d'investissement, l'effet de change a été défavorable (...) Au deuxième semestre, l'effet de change sera plus marginal", a déclaré Jean-Laurent Bonnafé, le directeur général de BNP Paribas, lors d'une conférence de presse.

"L'absence de volatilité, qui caractérise les marchés de taux en Europe, est un facteur de ralentissement", a-t-il ajouté sans détailler les perspectives dans la BFI.

En Bourse, l'action BNP Paribas, qui avait ouvert en hausse de 2%, cède 0,09% à 55,62 euros à 12h15 mais continue de surperformer l'indice bancaire européen, en repli de 0,43% au même moment.

Depuis le début de l'année, le titre a perdu plus de 10% de sa valeur.

Les analystes de Jefferies soulignent dans leur note de recherche un retour des tendances positives dans la plupart des activités de banque de détail et le niveau très faible du coût du risque de la banque.

TAILLE SUFFISANTE EN POLOGNE

Au cours du deuxième trimestre, BNP Paribas a dégagé des résultats supérieurs aux attentes des analystes.

Son résultat net est resté stable (-0,1%) à 2.393 millions d'euros, là où les analystes attendaient en moyenne 2.065 millions.

Son produit net bancaire est ressorti en hausse de 2,5% à 11.206 millions d'euros, tandis que le marché anticipait 10.933 millions.

Ce deuxième trimestre a confirmé une stabilisation de l'activité dans la banque de détail en France avec la fin des renégociations de crédits immobiliers et des remboursements anticipés.

Dans les services financiers à l'international, où BNP Paribas loge notamment ses activités d'assurance, de gestion ainsi que celles de sa filiale américaine BancWest, l'activité est en revanche orientée à la hausse avec des revenus en progression de 8,7% à 4.279 millions d'euros.

Au sein de ce pôle d'activités, que la banque présente actuellement comme son principal moteur de croissance, les revenus dans la gestion d'actifs ont augmenté de près de 10% et ceux de l'assurance de 18,7%.

BNP Paribas s'est récemment renforcé en Pologne où la banque française a racheté, en avril dernier et pour 775 millions d'euros, l'essentiel des activités de son concurrent autrichien Raiffeisen Bank International dans le pays.

En fusionnant les activités de Raiffeisen Bank Polska et de BGZ BNP Paribas, la banque va ainsi y conforter sa position de sixième établissement bancaire en Pologne et récupérer à cette occasion un portefeuille de 8,1 milliards d'euros de dépôts.

Alors que ce marché connaît une vague de consolidation bancaire, la direction de BNP Paribas a exclu toute nouvelle acquisition en Pologne.

"Nous estimons avoir atteint la taille critique dans ce pays", a fait savoir Jean-Laurent Bonnafé, rappelant que la stratégie générale de la banque en matière de fusions-acquisitions était "disciplinée" et "ciblée".

Le communiqué : http://bit.ly/2LQB1zk

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Matthieu Protard et Inti Landauro