Zurich (awp) - Le groupe Bobst a confirmé mercredi ses objectifs annuels présentés fin juillet, ainsi que sa feuille de route stratégique, lors d'un point de situation à l'attention de la communauté financière.

Pour 2022, le fabricant de machines d'emballage vaudois vise un chiffre d'affaires compris entre 1,7 et 1,8 milliard de francs suisses, assorti d'une marge opérationnelle (Ebit) de 7-8%, un objectif qualifié de "très ambitieux, car la situation des chaînes d'approvisionnement ne s'est pas suffisamment améliorée depuis le mois d'août", explique l'entreprise dans un communiqué.

Comme attendu, les prises de commandes ont ralenti. Le recul au mois de septembre est de 5% en rythme annuel dans l'unité des nouvelles machines, alors que la croissance s'est poursuivie dans celle des services. Dans sa présentation, le directeur financier (CFO) Attilio Tissi a signalé une embellie en octobre.

La rentabilité en revanche risque de faire les frais des difficultés d'approvisionnement. "Nous avons enregistré des inefficiences massives dans nos usines", a poursuivi le dirigeant, citant à titre d'exemple l'absence de pièces rendant toute production impossible, alors que les coûts fixes restent.

Demande inédite

Le CFO n'en a pas moins affiché sa confiance pour la suite des opérations. "Notre carnet de commandes nous permet de couvrir 12 mois de production, du jamais vu", a-t-il poursuivi, signalant que la visibilité ne s'étend généralement pas au-delà de 6 mois. La garniture inédite du livre d'ordres devrait permettre à Bobst d'atténuer les effets d'une éventuelle détérioration des conditions de marché.

M. Tissi a assuré ne pas s'attendre à des annulations de commandes, tout au plus à des reports. "Nous avons enregistré quelques rares annulations en lien avec la guerre en Ukraine", a-t-il signalé, rappelant que même au plus fort de la crise financière de 2008, la plupart des commandes avait été maintenues.

Par ailleurs, le report de l'acquisition de nouvelles machines se traduit le plus souvent par une poussée de la demande pour les pièces détachées et les services. Et le CFO de rappeler que la division créée à cet effet a vu ses recettes annuelles doubler à quelque 600 millions de francs suisses. En 2023, la direction table pour cette unité à une "consolidation à un niveau élevé".

Les objectifs financiers à long terme, à savoir une marge opérationnelle (Ebit) d'au moins 8% et une rentabilité des capitaux investis (Roce) au minimum à 20%, ont également été confirmés.

Décotation à valider

Revenant sur l'offre publique d'achat de JBF Finance, le groupe de Mex indique que la décision concernant la décotation de son action de SIX Swiss Exchange devrait tomber d'ici fin novembre.

"Légalement, c'est une décision qui revient au conseil d'administration", a signalé le directeur général (CEO) Jean-Pascal Bobst, précisant que JBF avait formellement déposé une requête en ce sens. Une fois actée, la décision sera communiquée à l'opérateur boursier, mais le retrait pourra prendre "entre cinq jours et plusieurs mois".

Une ligne de négoce de gré à gré sera organisée pour offrir aux actionnaires la possibilité de se défaire des 14,71% de parts pas encore détenues par JBF à l'issue de l'offre. Le patron de l'industriel de Mex a insisté sur le fait que le millier de petits porteurs, essentiellement vaudois, n'ayant pas souhaité servir leurs titres restaient les bienvenus.

"Notre sortie de SIX n'est pas un Brexit" a encore lancé le CEO, rappelant que le groupe continuerait de travailler avec les investisseurs moyennant d'autres instruments. "La cotation nous a amenés à adopter les meilleures pratiques financières" a-t-il ajouté, soulignant que Bobst n'avait jamais sollicité le marché des capitaux à des fins de croissance.

La nominative Bobst a terminé la séance en hausse de 0,6% à 65 francs suisses, alors que l'indice du marché élargi SPI a pris 0,74%.

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