Frapper le colosse industriel américain au moment où il entame à peine son redressement après des années noires est un coup tactique de Pékin. Avant le weekend, des rumeurs avaient déjà circulé à ce sujet, après la décision de la compagnie chinoise Juneyao Airlines de repousser la livraison d’un long-courrier Boeing, un 787-9 Dreamliner en l'occurrence. La Chine pèse environ 20% de la demande mondiale d'appareils civils, même si Boeing n'a pas signé de contrat d'envergure dans le pays depuis plusieurs années. En 2018 toutefois, le quart du carnet de commandes de Boeing était constitué de compagnies chinoises, qui n'ont pas, loin de là, fini de réceptionner les appareils programmés.
Pékin aurait aussi demandé à ses transporteurs de suspendre tout achat d'équipements et de pièces liés aux avions auprès de sociétés américaines, a indiqué Bloomberg. Le gouvernement chinois étudierait en parallèle des moyens d'alléger la pression sur les compagnies aériennes chinoises qui louent des Boeing et qui sont confrontées à une hausse de leurs coûts.
Le marché aérien local reste largement dominé par Airbus et Boeing. La Chine ne produit pas de gros porteurs et son alternative aux familles de monocouloirs A320neo et B737MAX, le C919, reste minoritaire avec une poignée d'appareils livrés pour un carnet de commandes qui compte malgré tout un millier d'avions.