Le National Transportation Safety Board (NTSB) a émis mercredi une recommandation urgente de sécurité visant à traiter le risque d'infiltration de fumée dans le cockpit ou la cabine des Boeing 737 MAX équipés des moteurs LEAP-1B de CFM International.

Le NTSB recommande également d'évaluer la possibilité que ce même problème concerne les moteurs LEAP-1A et LEAP-1C, utilisés sur certains modèles Airbus A320neo ainsi que sur les C919 fabriqués par le constructeur chinois COMAC.

Cette recommandation fait suite à deux incidents survenus en 2023 impliquant des Boeing 737 MAX de Southwest Airlines ayant subi des impacts d'oiseaux. Le NTSB demande à la Federal Aviation Administration (FAA) de veiller à ce que les exploitants informent les équipages des avions concernés par ces moteurs.

Southwest a indiqué examiner les recommandations et disposer déjà de procédures d'atténuation. La compagnie a informé ses équipages sur les conséquences de certains impacts d'oiseaux après deux événements survenus en 2023, rappelant l'importance du respect des procédures de sécurité établies.

CFM, premier fabricant mondial de moteurs d'avions en nombre d'unités vendues, est une coentreprise détenue par GE Aerospace et Safran.

Le NTSB estime qu'il est « crucial de s'assurer que les pilotes opérant des avions équipés de moteurs LEAP-1B de CFM International soient pleinement conscients du risque de fumée dans le cockpit si le dispositif de réduction de charge (Load Reduction Device, LRD) est activé lors d'une phase critique du vol (décollage ou atterrissage) ».

La FAA et Boeing ont tous deux déclaré être en accord avec les recommandations du NTSB. Le constructeur a alerté les exploitants sur le fait qu'une activation du dispositif LRD, consécutive à un impact d'oiseau, pouvait entraîner l'entrée de fumée dans la cabine de pilotage.

« Nous avons conseillé aux exploitants d'évaluer leurs procédures et la formation des équipages afin de s'assurer que ce risque potentiel soit pris en compte », a indiqué la FAA. « Dès que le fabricant des moteurs aura mis au point une solution définitive, nous exigerons sa mise en oeuvre par les opérateurs dans un délai approprié. »

Boeing a précisé que CFM et le constructeur « travaillent sur une mise à jour logicielle ». Le NTSB souhaite que cette mise à jour soit rendue obligatoire sur tous les 737 MAX dès qu'elle sera finalisée.

GE, Airbus et COMAC n'ont pas répondu immédiatement aux sollicitations pour commenter la situation.

Le NTSB a également demandé à l'Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) et à l'Administration de l'aviation civile de Chine d'évaluer si d'autres variantes du moteur LEAP de CFM sont exposées au même risque de fumée dans la cabine ou le cockpit lors de l'activation du LRD. L'EASA n'a pas répondu dans l'immédiat.

En novembre, la FAA avait indiqué qu'aucune action immédiate ne serait prise après la réunion d'un comité d'examen sur les moteurs du Boeing 737 MAX, à la suite de deux incidents d'impact d'oiseaux impliquant le LEAP-1B.

La FAA avait envisagé de recommander de nouvelles procédures de décollage pour fermer l'arrivée d'air d'un ou des deux moteurs afin de limiter les conséquences d'un impact d'oiseau et d'empêcher la fumée de pénétrer dans le cockpit.

En 2024, le NTSB a ouvert une enquête sur l'incident d'impact d'oiseau sur le moteur gauche d'un vol Southwest et la fumée qui s'en est suivie dans le cockpit près de La Nouvelle-Orléans en décembre 2023.

L'autre incident s'est produit lors d'un vol Southwest en mars 2023 au départ de La Havane, lorsqu'un impact d'oiseau a provoqué le remplissage de la cabine passagers par de la fumée.

En février 2024, Boeing a publié un bulletin à l'intention des équipages pour les informer des effets potentiels sur la cabine de pilotage et la cabine passagers en cas de dommages sévères au moteur.