La ville de Paris a annoncé en milieu de journée une conférence de presse commune, mercredi, entre la maire Anne Hidalgo et le directeur général adjoint de Renault, Thierry Bolloré, consacrée à "l'émergence de nouveaux services de véhicules électriques pour les parisiens, les franciliens et les visiteurs".

Dans la foulée de cette invitation, PSA a publié mardi son propre communiqué pour annoncer la finalisation du lancement d'un service d'autopartage pour la mobilité des parisiens, sous sa marque "Free2move" qui compte aujourd'hui plus de 65.000 véhicules - scooters et vélos compris - dans une dizaine de pays.

"Nous mettons à disposition des parisiens notre savoir-faire en mobilité urbaine à travers notre offre d'autopartage électrique, de qualité et pérenne", a déclaré Brigitte Courtehoux, directrice des Services de mobilité et de connectivité de PSA, citée dans le communiqué. "Ceci est notamment possible grâce à la bonne collaboration que nous avons nouée avec la Mairie de Paris."

Le Syndicat Autolib' Vélib' métropole (SAVM), qui regroupe une centaine de communes, a voté le 21 juin la résiliation anticipée du contrat avec le groupe Bolloré prévu initialement jusqu'en 2023. Les élus ont refusé de payer les 233 millions d'euros réclamés par l'industriel breton pour éponger le déficit du service, dont Bolloré évalue les pertes à 293 millions d'euros d'ici 2023.

Le service lancé en 2011 avec les désormais célèbres petites voitures électriques grises cessera définitivement le 31 juillet.

Une source proche du dossier a indiqué que les voitures disparaîtraient progressivement des rues franciliennes pendant le mois d'août.

Pour remplacer le contrat Autolib, la Mairie de Paris a décidé de se tourner vers des offres en "free floating" - sans espace dédié pour prendre ou ramener une voiture - intégralement portées par plusieurs acteurs privés.

Renault propose déjà des véhicules en libre service en France, "Renault Mobility", et exploite 500 Zoé électriques en "free floating" à Madrid.

PSA, présent lui aussi à Madrid avec une offre similaire, compte pour sa part déployer en Ile-de-France une flotte de 500 véhicules électriques au quatrième trimestre 2018. Il devrait s'agir notamment des citadines Citroën C-Zéro et Peugeot iOn d'ancienne génération, la nouvelle offre électrique du constructeur n'étant pas attendue avant 2019 et surtout 2020.

Les Echos ont rapporté mardi que les nouveaux opérateurs du service pourraient payer un forfait annuel compris entre 300 euros et 500 euros par véhicule. Selon le journal, la résolution proposée lundi au Conseil de Paris prévoyait une contribution de 500 euros. Mise en délibération mardi, celle-ci pourrait être ramenée à 300 euros.

Le quotidien économique ajoute que l'objectif de la ville de Paris est de disposer à terme d'une flotte de plus de 20.000 véhicules. Sur la base des montants évoqués pour la licence permettant de garer les voitures sur l'espace public, un tel volume représenterait entre six et dix millions d'euros par an de coûts pour les opérateurs et de recettes pour l'Ile-de-France.

Outre PSA et Renault, d'autres candidats seraient sur les rangs, notamment Ada, filiale de location du groupe Rousselet, également propriétaire des taxis G7, Ubeequo (Europcar) ou Zipcar (Avis).

Il restera également à déterminer quand les nouveaux véhicules pourront se charger sur les 6.200 bornes de recharge déployées en Ile-de-France pour Autolib. La partie matérielle sera reprise par les collectivités locales le 31 juillet mais la partie logicielle devra être reprogrammée pour que les bornes puissent être accessibles aux nouveaux opérateurs.

Alors que tous les véhicules électriques - du mini Renault Twizy à la géante Tesla S - peuvent aujourd'hui se recharger sur les prises d'Autolib moyennant un abonnement spécifique, il pourrait s'écouler de longs mois avant que le réseau ne soit opérationnel pour les nouveaux services.

Selon une source proche du dossier, le délai pourrait même courir jusqu'en 2019.

(Edité par Benjamin Mallet)

par Gilles Guillaume