Bonduelle progresse de 0,8% à 19,80 euros malgré la suspension de ses objectifs indiqués à l’occasion de la publication des résultats semestriels 2019-2020 le 6 mars dernier, soit l'atteinte d'un chiffre d'affaires en hausse de 1,5% et d'une rentabilité opérationnelle courante d'environ 115 millions d'euros. Le spécialiste des légumes a, sans surprise, évoqué les incertitudes engendrées par la crise sanitaire Covid-19, l'absence de visibilité sur son évolution, et donc l'incapacité d'en anticiper les impacts.

Le groupe a, bien sûr, immédiatement engagé des actions visant à limiter les impacts défavorables de la crise Covid-19. Bonduelle a rappelé que sa structure financière saine et ses capacités de financement disponibles et sécurisées lui permettaient de faire face aux conséquences potentielles de la pandémie sur son activité.

Concernant son activité justement, Bonduelle a observe ces dernières semaines une évolution contrastée de son activité selon les métiers. Face la ruée des Français soucieux de constituer des stocks de denrée de longue conservation, la grande distribution a été fortement demandeuse de conserve et surgelé.

En parallèle, le groupe familial affronte une forte volatilité du frais et un effondrement des activités de restauration hors foyer – et zones géographiques (environ 20% du chiffre d'affaires).

Bonduelle subit par ailleurs des coûts supplémentaires pour répondre aux enjeux sanitaires, coûts qu'il ne pourra pas totalement répercuter aux clients.

En outre, la société pourrait être pénalisée par un "mix produit" défavorable avec des produits à marque distributeurs privilégies par rapport aux produits à marque, plus rentables.

Pour autant, Bonduelle fait front. Comme le rappelle le groupe, "le cycle de la nature, lui, ne s'arrête pas".

Dans ce cadre se félicite-t-il, "malgré les difficultés engendrées par cette situation, l'extraordinaire mobilisation des équipes permet pour l'instant de maintenir l'activité de tous les sites et de préparer le démarrage de la campagne agricole à venir pour laquelle la disponibilité de main d'œuvre sera essentielle et demandera une forte mobilisation des acteurs". La campagne des pois par exemple, ne débutera qu'en juin.

"Ce communiqué confirme notre discours prudent sur le dossier. Les pics d'activités en surgelé et conserve devraient se traduire par une contreperformance dans les prochaines semaines sous l'effet stockage", commente ce matin LCM.

Le broker espère que la publication du troisième trimestre, début mai, lui permettra d'avoir plus de visibilité.

Dans l'attente, il a abaissé son objectif de cours de 22,8 à 20,3 euros tout en réitérant sa recommandation Neutre.