Londres (awp/afp) - La chaîne britannique de vente en ligne de vêtements Boohoo s'envolait de plus de 10% mardi à la Bourse de Londres, malgré des revenus en baisse et une perte annuelle qui s'est lourdement creusée, des chiffres malgré tout meilleurs qu'attendu.

Boohoo a annoncé mardi une perte nette de 75,6 millions de livres (85 millions de francs suisses) pour son exercice annuel décalé achevé au 28 février, près de 19 fois celle de 4 millions annoncée un an plus tôt. Son chiffre d'affaires a reculé de 11% sur un an, à 1,8 milliard de livres (2,02 milliards de francs suisses).

La rentabilité a été impactée par la baisse des ventes, l'inflation des coûts de fret et de logistique, de main-d'oeuvre et de l'énergie, mais aussi par des "investissements stratégiques en cours (...) dont le groupe bénéficiera à moyen terme", explique Boohoo dans un communiqué.

Pour autant, le cours de l'action de Boohoo grimpait de 10,61% à 42,53 pence mardi peu avant 10H00 GMT à la Bourse de Londres.

Les résultats annuels de Boohoo dévoilent des "revenus en déclin partout dans le monde, en particulier aux Etats-Unis, mais "les actions ont bondi car les choses ne vont pas aussi mal qu'on ne le craignait", estime Aarin Chiekrie, analyste chez Hargreaves Lansdown.

"Boohoo travaille sur le marché hautement concurrentiel" sur le terrain de la "fast-fashion" (basée sur le renouvellement rapide des collections à très petits prix), selon Victoria Scholar, analyste de Interactive Investor.

"Les budgets des ménages serrés dans un contexte d'inflation signifient que les clients ont moins de revenu disponible à dépenser pour des articles de mode non essentiels", selon elle.

"Et le boom des achats en ligne de l'ère de la pandémie s'est estompé", poursuit l'analyste, notant que si l'action de Boohoo grimpe mardi, elle est en baisse de plus de 45% sur un an.

Boohoo préfère de son côté mettre en avant la progression de ses ventes sur 3 ans, en hausse de 43%, pour les comparer avec la période pré-pandémie, en raison des "caractéristiques inhabituelles du commerce" pendant la crise du Covid-19.

Le groupe dit vouloir renouer avec la croissance et la rentabilité cette année, mais prévoit une nouvelle baisse de son chiffre d'affaires sur la première moitié de l'exercice, avant un rebond au deuxième semestre.

afp/jh