PARIS (Reuters) - Malgré le repli de Wall Street, victime de prises de bénéfices, les principales Bourses européennes ont fini en hausse mardi grâce au reflux des rendements des emprunts d'Etat.

À Paris, le CAC 40 a pris 0,29% à 5.809,73 points, juste au-dessus de la barre des 5.800 points. Le Footsie britannique a gagné 0,38% et le Dax allemand a avancé de 0,19%.

L'indice EuroStoxx 50 a fini en hausse de 0,03%, le FTSEurofirst 300 de 0,28% et le Stoxx 600 de 0,19%.

Malgré une accalmie sur le marché obligataire, l'envolée récente des rendements des emprunts d'Etat et les inquiétudes concernant les politiques des banques centrales, alors que l'économie mondiale se remet progressivement de l'impact de la pandémie, devraient encore rester dans les esprits des investisseurs.

Dans un souci de rassurer, le vice-président de la Banque centrale européenne a fait savoir que l'institution disposait des outils nécessaires pour contrer toute hausse indésirée des rendements et Fabio Panetta, membre de son conseil des gouverneurs, a déclaré que la BCE ne devait pas hésiter à prolonger ou augmenter les achats de titres si cela était nécessaire pour maintenir les rendements à un niveau bas.

Les tensions sur le marché obligataire ne devraient pas perturber le cours des actions, estime pour sa part UBS.

"Nous ne pensons pas que la hausse des taux réels puisse faire dérailler le marché actions puisqu'elle est entraînée davantage par l'optimisme pour la croissance que par la crainte d'un resserrement monétaire", a déclaré Mark Haefele, directeur des investissements pour le numéro un mondial de la gestion de fortune.

Dans ce contexte, les chiffres d'inflation dans la zone euro étaient particulièrement attendus. Pour le mois de février, la hausse des prix est restée stable à 0,9% en rythme annuel, un chiffre en ligne avec le consensus qui n'a pas eu d'impact sur la tendance.

VALEURS

A Paris, Danone a perdu 1,96% après l'annonce d'une scission des fonctions de président et de directeur général, Emmanuel Faber, le PDG actuel, devant conserver la fonction de président, ce que critique le fonds Bluebell.

Edenred a cédé 4,37%, l'une des plus fortes baisses de l'indice parisien SBF 120, après des commentaires sur les incertitudes persistantes entourant ses activités.

Boohoo a abandonné 3,28% après une information de presse sur une possible interdiction aux Etats-Unis du groupe britannique d'habillement en raison d'allégations de mauvaises conditions de travail chez ses fournisseurs.

A la hausse, le géant suisse du chocolat Lindt & Sprüngli a pris 3,31% après avoir dit tabler sur un rebond de ses ventes.

WALL STREET

Après une ouverture sans grand changement, les principaux indices de Wall Street reculaient de 0,3% à 1% au moment de la clôture européenne, les investisseurs prenant des bénéfices après le fort rebond de lundi en attendant de voir l'évolution future du marché obligataire et des discussions sur le plan de relance américain.

CHANGES/TAUX

Peu de variations du coté des changes, où le dollar a atteint plus tôt son plus haut niveau en un mois contre un panier de monnaies internationales et l'euro est à 1,2075 dollar.

Sur le marché obligataire, la tendance reste à la baisse pour le rendement des bons du Trésor américain à dix ans, sous 1,41% (-4 points de base). En Europe, son équivalent allemand a fini la journée en léger repli à -0,35%, à un creux d'une semaine.

PÉTROLE

Les cours du brut repartent à la hausse à la perspective d'une augmentation de la production par les membres de l'Opep+ à l'issue de leur réunion jeudi. Le baril de Brent cède 0,5% à 63,44 dollars et celui de brut léger américain 0,3% à 60,5 dollars.

(avec Patrick Vignal, édité par)

par Laetitia Volga