Avec une hausse de 40% du titre depuis début janvier 2024, l’action recule aujourd’hui malgré la résilience des résultats face aux incertitudes du marché. Partie prenante d’un secteur cyclique, les investisseurs sont doublement sévères face aux incertitudes.

Des résultats solides, mais une dynamique qui inquiète

  • Bénéfice par action ajusté : 24,81 dollars, soit 41,2% au-dessus des attentes des analystes. Une hausse soutenue par une diminution de 5% de la quantité moyenne de titres en circulation.

  • EBITDA ajusté : 1,09 Md de dollars, 27,8% au-dessus du consensus.

  • Marge d’exploitation : 22,3%, en hausse de 5 points sur un an.

  • 319 millions de nuitées, soit 7,4% de plus qu’en 2023. L’année passée, l’augmentation était de 9%, 13% le trimestre dernier.

Des chiffres robustes, qui n’empêchent pas les investisseurs de s’interroger.

Des signaux scrutés de près

Deux indicateurs retiennent particulièrement l’attention : le nombre de nuitées et le revenu moyen par chambre.

Le premier est en ligne avec les prévisions, ce qui déçoit presque : en 2024, Booking avait habitué le marché à faire mieux, avec 3% de dépassement en moyenne. Les craintes se concentrent sur les États-Unis, où les séjours raccourcissent et les réservations de dernière minute se multiplient — signes d’une prudence croissante des voyageurs.

Quant au revenu par chambre, sa progression ralentit : +1% ce trimestre, contre +5% en moyenne sur les deux dernières années.

Un marketing moins rentable

Autre indicateur à surveiller : les dépenses marketing, qui représentent 37% des revenus. Il s’agit là d’une métrique appréciée des investisseurs pour surveiller le comportement des voyageurs.

Booking admet que le retour sur investissement est passé sous la moyenne. Même si le groupe maintient ses objectifs de rentabilité marketing pour l’année, les analystes s’inquiètent.

2025 : prudence comme maître-mot

Côté discours, les dirigeants adoptent un ton mesuré, reflet d’une visibilité en baisse.

  • Pour le trimestre à venir, la croissance des nuitées est attendue entre 4 et 6%, soit un point de moins que le consensus précédent.

  • Le groupe revoit aussi à la baisse sa prévision de croissance du revenu par chambre, désormais entre 5 et 8%, contre 8 à 9 % auparavant.

Les résultats restent solides, mais l’ambiance se tend. Après Hilton, qui a abaissé hier ses prévisions pour 2025, puis le directeur de l’aéroport de Dubaï qui a jugé impossible de faire des prédictions pour l’exercice 2024, c’est au tour de Booking de tempérer à son tour. Le marché, lui, devient moins tolérant.