PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue sans grand changement jeudi à l'ouverture et les Bourses européennes sont en baisse à mi-séance, la prudence limitant à nouveau les prises de position à la veille du discours très attendu de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), lors du symposium de Jackson Hole.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,1% pour le S&P-500, de 0,2% pour le Nasdaq et en légère hausse pour le Dow Jones.

À Paris, le CAC 40 perd 0,35% à 6.653,08 vers 10h55 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,58% et à Londres, le FTSE baisse de 0,36%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,4%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,5% et le Stoxx 600 de 0,36%.

Les investisseurs restent sur leurs gardes avant la réunion annuelle des banquiers centraux lors de laquelle le président de la Fed, Jerome Powell, interviendra vendredi à 14h00 GMT.

"Nous pensons que ceux qui s'attendent à une communication claire sur la forme et le calendrier de la réduction progressive des achats d'actifs pourraient être déçus (...) Les données récentes restent solides mais l'élan s'estompe et les craintes inflationnistes n'ont pas augmenté", a déclaré Paolo Zanghieri, chef économiste chez Generali Investments.

La tendance européenne est légèrement minée par le repli des marchés chinois, pénalisés par les secteurs technologique et immobilier, et par la dégradation de la confiance des chefs d'entreprise français et des consommateurs allemands en août. L'indicateur du climat des affaires de l'Insee a reculé à 110 contre 113 le mois précédent et l'indice allemand calculé par l'institut GfK a baissé à -1,2 contre -0,4 en juillet.

Le reste de la séance sera animé par la deuxième estimation de la croissance américaine au deuxième trimestre et par les inscriptions hebdomadaires au chômage, à 12h30 GMT.

La publication du compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) est également au programme du jour (11h30 GMT).

VALEURS EN EUROPE

Le secteur européen des médias affiche la plus forte hausse, son indice Stoxx gagnant 0,61%, soutenu par Vivendi. Le groupe français de médias et de divertissement gagne 3,73%, en tête du Stoxx 600, après que sa filiale UMG, qui sera bientôt introduite en Bourse, a dit s'attendre à une accélération de la croissance de son chiffre d'affaires cette année.

Bouygues avance de 1,28% après avoir relevé ses prévisions annuelles, le conglomérat ayant dit tabler sur une marge opérationnelle courante en 2021 à son niveau d'avant la crise sanitaire.

En baisse, les compartiments des matières premières (-1,37%), des transports et loisirs (-1,31%) et de la distribution (-0,79%) affichent les plus forts replis.

Le recul des groupes du luxe Kering (-1,11%) et Hermes (-2,00%), parmi les plus fortes baisses du CAC 40, pèse sur l'indice parisien.

A Francfort, DWS chute de 13,47% alors que le groupe de gestion d'actifs est visé par une enquête du gendarme boursier américain sur l'utilisation de ses critères d'investissement durable, selon une personne proche du dossier.

CHANGES/TAUX

Le dollar se stabilise proche d'un plus bas d'une dizaine de jours face à un panier de devises internationales et l'euro est stable à 1,1775

Le won sud-coréen recule de 0,4% face au billet vert sur le marché offshore, effaçant sa progression initiale après le relèvement de taux, largement attendu, de la banque centrale de Corée du Sud.

Sur le marché obligataire, le rendement du Bund allemand à dix ans est quasiment inchangé, à -0,416%. Son équivalent américain gagne moins d'un point de base à 1,3441% après un pic de deux semaines à 1,359%. BofA Securities a abaissé sa prévision pour le rendement des Treasuries à dix ans pour la fin d'année à 1,55% contre 1,9% précédemment en citant les risques qui pèsent sur de croissance et les doutes des investisseurs sur la stratégie de la Fed.

PÉTROLE

Le marché du pétrole baisse pour la première séance de la semaine, pénalisé par le retour des inquiétudes concernant la demande mondiale dans un contexte de hausse des cas de COVID-19.

La reprise de production au Mexique, affectée par un incendie dimanche sur une plate-forme offshore, contribue aussi à peser sur les cours.

Le Brent cède 0,72% à 71,73 dollars et le brut léger américain (WTI) 0,83% à 67,79 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga