Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris recule jeudi, sur fond d'inquiétudes concernant la montée des tensions au Moyen-Orient et d'interrogations sur le rythme des futures baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Vers 08H25 GMT, le CAC 40 perdait 1,07%, soit 82,51 points, à 7495,08 points. Mercredi, il avait fini stable (+0,05%), à 7.577,59 points.

Comme l'ensemble des marchés européens, l'indice français est dans la retenue en raison "des interrogations qui entourent les questions géopolitiques", explique John Plassard, spécialiste en investissements pour Mirabeau.

L'escalade militaire entre Israël d'une part, l'Iran et le Hezbollah d'autre part, fait redouter que la situation au Moyen-Orient ne devienne incontrôlable, un an après l'attaque menée par le Hamas, allié du Hezbollah, sur le sol israélien, qui a déclenché les attaques d'Israël et la guerre dans la bande de Gaza le 7 octobre 2023.

La fébrilité des marchés s'est accrue d'autant plus cette semaine avec le lancement mardi d'environ 200 missiles balistiques par Téhéran sur le territoire israélien et l'incursion terrestre de l'armée israélienne dans le sud du Liban.

Les investisseurs scrutent également l'état du marché du travail aux États-Unis pour évaluer l'ampleur du ralentissement actuel de la croissance dans la première économie mondiale, déterminante pour le rythme des baisses de taux que doit mener la Réserve fédérale américaine (Fed) afin de stimuler l'activité.

L'enquête ADP/Stanford Lab aux États-Unis a révélé mercredi que 143.000 emplois avaient été créés dans le secteur privé américain en septembre, un chiffre plus élevé que prévu par les consensus.

Si cette nouvelle a d'abord rassuré les marchés sur l'état de l'économie américaine, "la publication de ces statistiques meilleures qu'attendu laissent entendre que la Fed pourrait baisser ses taux de seulement 0,25 point plutôt que 0,50 point lors de sa prochaine réunion", ce qui pourrait décevoir les marchés, estime John Plassard.

Ces chiffres "ont conduit les investisseurs à réduire leurs espoirs de fortes réductions des taux au cours des prochains mois", abondent les économistes de Deutsche Bank.

Le principal indicateur sur le chômage aux États-Unis pour le mois de septembre, publié vendredi, sera à ce titre particulièrement scruté. Jeudi, les marchés seront aussi attentifs à la publication de chiffres sur l'activité du secteur privé (PMI) dans les services aux Etats-Unis et en Europe.

Bouygues révise ses objectifs

Le titre du groupe industriel français Bouygues chute de plus de 4% à la Bourse de Paris dans les premiers échanges jeudi, après la révision à la baisse mercredi soir de deux indicateurs financiers de sa filiale Bouygues Telecom pour 2026. L'entreprise prévient que le chiffre d'affaires de l'activité services, ainsi qu'un des principaux indicateurs de rentabilité du secteur télécoms (l'excédent brut d'exploitation EBITDAaL), seront en 2026 "en croissance modeste" par rapport à 2023 et "inférieurs aux chiffres présentés".

TotalEnergies en hausse

Le géant pétrogazier français prend 1,01% à 61,25 euros vers 8H20 GMT, en première place du CAC 40. TotalEnergies a annoncé jeudi qu'il comptait encore augmenter sa production de pétrole et de gaz jusqu'en 2030. Son PDG Patrick Pouyanné a par ailleurs confirmé mercredi le travail en cours pour obtenir une double cotation boursière à New York, en plus de Paris, précisant pour la première fois que le projet était "soutenu unanimement" par le conseil d'administration.

Alstom roule

Le constructeur ferroviaire français Alstom (+0,84% à 18,51 euros vers 8H20 GMT) a annoncé jeudi avoir reçu une commande pour 12 TGV de nouvelle génération, ainsi que 15 ans de maintenance, de la part de la nouvelle compagnie de trains française Proxima, pour un montant de "près de 850 millions d'euros".

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