PARIS (Reuters) - TF1 et M6 vont répondre dans les trois semaines à l'Autorité de la concurrence, dont les services de l'instruction ont considéré dans un rapport que le projet de rapprochement entre les deux chaînes soulevait des "problèmes de concurrence significatifs", ont annoncé mardi les deux groupes.

Bouygues, qui contrôle la première chaîne privée française de télévision, a indiqué dans un communiqué que les parties entendaient maintenir leur projet tel qu'il a été présenté et que les auditions devant le collège de l'Autorité étaient prévues les 5 et 6 septembre prochains.

"Dans ce rapport, qui ne préjuge pas de la décision finale du collège de l'Autorité, les services d'instruction considèrent que l'opération soulève des problèmes de concurrence significatifs (en particulier sur le marché de la publicité)", a écrit Bouygues.

"La nature et l'étendue des remèdes requis dans le rapport d'instruction feraient perdre toute pertinence au projet des parties qui, dans ce cas, l'abandonneraient", a ajouté le groupe.

Un communiqué identique a été publié par M6.

Selon le projet de rapprochement entre TF et M6, Bouygues prendrait le contrôle du nouvel ensemble avec une participation de 30%, tandis que le groupe allemand RTL, filiale de Bertelsmann, conserverait 16% de cette nouvelle entité.

En mars dernier, l'Autorité avait annoncé que la fusion entre les deux chaînes privées devait faire l'objet d'un "examen approfondi", disant prévoir de rendre sa décision sur le projet à l'automne 2022.

Au coeur des préoccupations du régulateur, l'impact de l'opération dans l'acquisition de droits de diffusion de contenus audiovisuels, l'édition et la commercialisation des chaînes de télévision ainsi que la distribution de services de télévision et la publicité.

(Rédigé par Nicolas Delame et Jean Terzian)