Londres (awp/afp) - Le géant britannique des hydrocarbures BP a annoncé mardi avoir réduit sa perte nette au troisième trimestre à 450 millions de dollars (408,3 millions de francs suisses), mais reste toujours plombé par la faiblesse des cours du pétrole en raison de la pandémie.

Le groupe indique dans un communiqué que ses pertes depuis le début de l'année s'établissent désormais à 21,7 milliards de dollars. Au troisième trimestre de 2019, il avait déjà subi une perte, de 749 millions de dollars, du fait d'aléas sur sa production.

BP avait décidé de passer dans ses comptes au deuxième trimestre une énorme charge, de l'ordre de 20 milliards de dollars, reflétant des dépréciations d'actifs afin de tenir compte du choc durable de la crise sanitaire sur les cours du brut.

Ses résultats devraient donc être moins mauvais désormais, même s'ils ont souffert au troisième trimestre de prix du pétrole qui ont tourné autour de 40 dollars, contre 60 dollars un an plus tôt.

Les cours se sont toutefois repris au cours de l'été après s'être effondrés à partir de mars.

Ils sont déprimés par un plongeon de la demande d'or noir dans le monde, du fait du choc économique de la pandémie, et une offre qui reste abondante malgré les efforts des pays de l'Opep et de ses partenaires pour limiter la production.

Le groupe estime toutefois que la reprise progressive de la demande de pétrole observée depuis le printemps devrait se poursuivre, notamment grâce à des signes de rebond de l'économie dans certains pays et aux mesures de soutien des gouvernements et des banques centrales.

Mais il prévient que le rythme de la reprise est "incertain" et dépend de l'évolution de la pandémie, alors même qu'une seconde vague touche de plein fouet l'Europe et les Etats-Unis.

Face à la crise, le groupe a mis en place un programme d'économies de 2,5 milliards de dollars d'ici 2021, ce qui passe par la suppression de 10.000 emplois dans le monde, soit 15% de ses effectifs. La majorité des suppressions de postes auront été réalisées d'ici la fin de l'année, précise le groupe.

Face à l'urgence climatique et une pression de plus en plus grande de la société et d'investisseurs, BP mène plus largement une vaste restructuration avec pour objectif d'être un groupe énergétique et non plus seulement pétrolier.

Le groupe a déjà annoncé vouloir multiplier par 10 ses investissements dans l'énergie à faible émission carbone et réduire la voilure dans l'exploration d'énergies fossiles.

"Maintenant que nous avons dévoilé une nouvelle stratégie, notre priorité est de l'exécuter, et malgré un environnement difficile, c'est que nous faisons", souligne le directeur général Bernard Looney, cité dans le communiqué.

afp/al