Paris (awp/afp) - Les marchés actions mondiaux étaient tournés vers la réunion de la Réserve fédérale (Fed), qui débute ce mardi. Elle doit s'achever mercredi avec des annonces attendues de la banque centrale américaine sur la réduction de son soutien aux marchés.

Après avoir signé de nouveaux records lundi, la Bourse de New York se maintenait. L'indice Dow Jones était stable, le S&P 500 progressait de 0,17% et le Nasdaq de 0,24% vers 15h00.

L'Europe aussi était mitigée: Paris prenait 0,33% et Francfort 0,74%, tandis que Milan lâchait 0,23% et Londres, plombée par les minières, cédait 0,57%. Quant à la Bourse suisse, elle voyait son indice phare SMI s'étoffer de 0,55% vers 15h40.

Cette semaine, l'actualité des banques centrales va occuper les marchés avec trois réunions majeures au programme. Après avoir massivement soutenu l'économie face à la crise en injectant des milliards de liquidités, elles doivent désormais faire face à l'accélération de l'inflation et conjuguer le retrait progressif de leurs aides avec le ralentissement en cours de la reprise économique.

La Banque centrale d'Australie (RBA) a commencé mardi et a jugé désormais "plausible" une hausse des taux en 2023, soit un an plus tôt que prévu, selon le gouverneur de l'institution. La Fed tient sa réunion de politique monétaire jusqu'à mercredi, où l'annonce d'un plan de réduction des achats d'actifs "semble être une conclusion inévitable" après les dernières déclarations des dirigeants et comptes-rendus des dernières réunions, selon les analystes d'ING.

"Cette annonce étant bien anticipée par les investisseurs, ces derniers seront davantage attentifs au calendrier concernant les réductions, mais surtout aux anticipations des membres du FOMC sur une première hausse de taux", anticipe Vincent Boy, analyste marchés chez IG France.

Pour les analystes d'ING, avec "l'intensification évidente des pressions inflationnistes", avec un taux de 4,4% sur un an en septembre, loin de la cible de 2%, "les risques sont de plus en plus élevés que la Réserve fédérale adopte une position plus agressive" sur les taux. Ils prévoient jusqu'à trois hausses des taux en 2022, la première "à compter de juillet".

Enfin, jeudi, la Banque d'Angleterre (BoE) pourrait relever son taux directeur pour la première fois depuis août 2018, et devancer ainsi la plupart des autres banques centrales.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt se détendaient nettement en Europe, après une forte remontée observée ces derniers jours. Le rendement du Bund allemand à 10 ans était de -0,16% contre -0,11% à la clôture de la veille.

Les minières à la peine

A Londres, Anglo American chutait de 3,36%, BHP Group de 2,87% et Glencore de 3,20% et à Wall Street, US Steel perdait 2,92% dans les premiers échanges.

A Paris, ArcelorMittal reculait de 4,18%, Eramet de 3,86%.

"Le cuivre, le nickel et l'aluminium ont chuté tout comme le minerai de fer mardi, alors que les inquiétudes concernant le marché immobilier chinois s'intensifient", explique Anna Stablum, analyste de Marex Spectron.

"Des fonderies d'acier en Chine ont été contraintes de réduire leur production (...) afin d'économiser de l'électricité et de limiter les émissions", ajoute-t-elle concernant la baisse du minerai de fer.

Grosse perte pour BP

Le géant pétrolier britannique BP a rapporté une perte de 2,5 milliards de dollars au troisième trimestre. Son action perdait 3,63%.

Elon Musk tweete, Tesla tombe

L'action de Tesla chutait mardi après que son patron Elon Musk a rappelé dans un tweet que son entreprise n'avait pas encore signé de contrat avec le loueur Hertz, qui a récemment annoncé une commande de 100.000 véhicules électriques du groupe californien, faisant grimper le titre. Tesla perdait 4% dans les premiers échanges par rapport à son record atteint lundi.

De côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Les cours du pétrole fléchissaient mardi, le marché peinant à trouver une direction franche avant la réunion des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés via l'accord Opep+ prévue jeudi.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier perdait 0,83% à 84,02 dollars vers 14h50.

A New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en décembre cédait 0,87% à 83,32 dollars.

L'euro lâchait 0,12% face au billet vert à 1,1592 dollar.

Le bitcoin progressait de 4,20% à 63'260 dollars.

afp/vj