PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont fini dans le rouge vendredi alors que Wall Street s'est retournée à la baisse, la publication des données en demi-teinte sur l'emploi aux États-Unis n'ayant finalement pas suffi à ébranler les spéculations des investisseurs sur un resserrement anticipé de la politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed).

Les incertitudes sur les conséquences sanitaires et économiques du variant Omicron du coronavirus restent également un facteur de risque pour les marchés. De nombreux pays ont renforcé les règles de circulation pour éviter la propagation de cette nouvelle souche désormais présente aux quatre coins du globe.

À Paris, le CAC 40 a perdu 0,44% à 6.765,52 points. Le Footsie britannique a cédé 0,1% et le Dax allemand a abandonné 0,61%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,68%, le FTSEurofirst 300 de 0,72% et le Stoxx 600 de 0,57%.

Au moment de la clôture, Wall Street, qui avait ouvert en territoire positif, reculait de 0,68% à 2,59%.

L'économie américaine n'a créé que 210.000 emplois non agricoles le mois dernier, un nombre bien inférieur aux 550.000 emplois prévus par les économistes interrogés par Reuters après 546.000 en octobre.

Malgré des créations de postes bien inférieures aux attentes, le président de la Fed de Saint-Louis, James Bullard, a réaffirmé sa position restrictive en plaidant pour un durcissement de la politique monétaire de la banque centrale américaine.

Selon lui, de plus en plus de membres de l'institution sont favorables à l'idée d'accélérer la réduction des achats d'obligations de la Fed, une éventualité qu'a mise sur la table le président de la Fed mercredi au Congrès, à la surprise des marchés.

"Peut-être que la statistique donne un peu de répit à la Fed, mais cela ne change pas le raisonnement général. Elle accélérera le 'tapering' et relèvera plus que probablement ses taux au second semestre 2022", a déclaré Kevin Flanagan, responsable de stratégie chez WisdomTree Investments.

Sur l'ensemble de la semaine, le Stoxx 600 dernier affiche un recul de 0,48%.

VALEURS

Quasiment l'ensemble des secteurs ont fini dans le rouge, à l'exception notamment du secteur de l'énergie (+0,29%) dans le sillage de la progression des cours pétroliers: à Paris, TechnipFMC (+2,32%) était en tête du CAC 40 tandis qu'à Londres, BP a avancé de 1,26%.

Plus forte progression du Stoxx 600, Dassault Aviation a bondi de 6,48% après l'annonce de la signature avec les Emirats arabes unis d'un accord pour l'acquisition de 80 Rafale, une commande sans précédent pour l'avion de combat d'un montant de 14 milliards de dollars.

Bureau Veritas a reculé de 1,50% après la présentation de ses perspectives 2025 et Valneva a cédé 14,48% à la suite d'une étude comparative britannique jugée décevante sur son vaccin en tant que dose de rappel contre le COVID-19.

CHANGES

Le dollar profite modérément des anticipations de resserrement monétaire aux Etats-Unis: il gagne 0,09% face à un panier de devises de référence.

L'euro est quasiment inchangé, à 1,1304 dollar

La livre sterling de son côté baisse de 0,57% contre le billet vert, la possibilité d'un relèvement anticipé des taux d'intérêt aux Etats-Unis associée à l'incertitude quant aux décisions de la Banque d'Angleterre (BoE) en la matière affaiblissant la devise britannique.

Michael Saunders, l'un des membres du Comité de politique monétaire de la BoE, qui a voté en novembre pour une hausse de taux, a déclaré vendredi qu'il souhaitait disposer de plus d'informations sur l'impact d'Omicron avant de savoir comment orienter son vote le 16 décembre.

TAUX

Sur le marché des emprunts à dix ans américain cède près de six points de base, à 1,38%, au plus bas depuis le 23 septembre.

Son équivalent allemand a terminé la journée sur un repli plus limité, à -0,388%.

PÉTROLE

Les cours du pétrole montent après que l'Opep et ses alliés (Opep+) ont déclaré jeudi qu'ils pourraient revoir leur politique d'augmentation de la production à court terme si la demande de pétrole devait s'effondrer en raison de l'impact éventuel des mesures contre la pandémie.

Le baril de Brent gagne 1,89% à 70,99 dollars et celui du brut léger américain (WTI) prend 1,35% à 67,4 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Sophie Louet)