Depuis quinze ans, BP enchaîne les décisions stratégiques hasardeuses qui ont lourdement pesé sur son cours de bourse. Parmi ses erreurs majeures, l’explosion de Deepwater Horizon en 2010, une catastrophe environnementale et financière qui continue de marquer l’entreprise. Plus récemment, le choix de Bernard Looney comme PDG a ajouté aux turbulences : après une série de décisions contestées, il a été évincé en 2020 pour des raisons personnelles. Alors que BP accuse un sérieux retard face à ses rivaux (TotalEnergies et Shell), Bloomberg révèle qu’Elliott a pris une position importante dans le capital, un mouvement qui pourrait bien bousculer la direction du groupe.

L’activisme en bourse
Mené par Paul Singer, Elliott Investment Management est réputé pour être l’un des fonds activistes les plus agressifs du marché. Son influence ne passe jamais inaperçue : parmi ses cibles passées, on retrouve Salesforce, Starbucks, Honeywell ou encore GSK. Les méthodes du fonds sont variées : pression sur la direction, remaniement du conseil d’administration, ou encore scission des activités jugées peu rentables.
L’entrée d’un fonds activiste dans le capital d’une entreprise provoque souvent une réaction immédiate sur les marchés. Ce fut le cas pour BP, dont l’action a bondi de 6 à 7 % à l’ouverture. Pourtant, une analyse du cabinet Lazard, déjà commentée dans nos colonnes, remet en question l’impact réel de ces interventions sur le long terme. Une vision à laquelle Paul Singer s’oppose fermement, défendant l’idée que « l’actionnariat activiste consiste à utiliser sa voix et ses droits de vote pour améliorer les entreprises et maximiser la valeur pour tous les actionnaires ». Reste à voir si, cette fois encore, Elliott parviendra à imposer ses conditions.