Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en repli de 0,7% pour le Nasdaq, de 1,2% pour le S&P-500 et de 1,7% pour le Dow Jones.

Les trois indices avaient déjà perdu entre 1% et 2,4% la veille en réaction à la baisse considérable des cours pétroliers.

À Paris, le CAC 40 cède 2,36% à 4.421,45 vers 11h25 GMT. À Francfort, le Dax lâche 2,64% et à Londres, le FTSE abandonne 1,87%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 perd 2,19%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 2,49% et le Stoxx 600 de 2,14%.

Le contrat à échéance en mai sur le baril de brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) est tombé lundi soir à -40 dollars, un mouvement inédit alimenté par la chute de la demande, des perspectives économiques déprimées et par la quasi-saturation des capacités de stockage aux Etats-Unis.

S'il rebondit ce mardi d'environ 80%, il reste en territoire négatif à -7,8 dollars, le prix que sont prêts à payer les investisseurs pour trouver un acheteur de leurs barils. Le baril pour livraison en juin quant à lui perd 20,26% à 16,29 dollars tandis que le Brent Mer du Nord à même échéance recule de 16,97% à 21,23 dollars.

"Un effet technique a clairement motivé la baisse des cours lundi mais la demande de brut ne reviendra pas de sitôt. Nous pourriez avoir une performance similaire le mois prochain [à l'échéance du contrat de juin]", a déclaré Ian Williams, analyste chez Peel Hunt.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Conséquence de la baisse des cours du brut, les géants pétroliers Exxon Mobil et Chevron perdent respectivement en avant-Bourse 3,7% et 4%.

Apache, Halliburton, ConocoPhillips, Schlumberger et Occidental Petroleum reculent de 6,3% à 11%.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, l'indice Stoxx européen du pétrole et du gaz perd 4,24%, enregistrant la deuxième plus forte baisse sectorielle, derrière celui des ressources de base (-4,12%).

A Paris, Total (-3,21%) et TechnipFMC (-6,87%) figurent parmi les reculs les plus marqués du CAC 40. A Londres, BP recule de 4,6% et Royal Dutch Shell de 3,13%.

Dans l'actualité des résultats, Danone abandonne 1,76% après le retrait de ses prévisions 2020 et malgré un chiffre d'affaires trimestriel en croissance organique de 3,7% grâce aux effets de stockage avant les confinements.

Après une ouverture dans le rouge, PSA est finalement la seule valeur du CAC en hausse (+2,91%), le marché semblant privilégier le maintien de l'objectif de marge à moyen terme à la baisse du chiffre d'affaires au premier trimestre.

TAUX

La défiance vis-à-vis des actions profite logiquement aux valeurs refuges avec à la clé un reflux des rendements des emprunts d'Etat: le rendement des Treasuries à dix ans recule de cinq points de base à 0,5769% et en Europe, celui du dix ans allemand en perd quatre, revenant sous 0,5%.

A l'opposé, les rendements des Etats du sud de la zone euro sont en hausse à l'approche du Conseil européen de jeudi, qui risque de repousser une nouvelle fois les décisions très attendues sur la création d'un fonds de relance économique.

Le rendement à dix ans italien remonte à 2,015% et les rendements portugais et espagnol sont proches de leur plus haut niveau depuis un mois.

CHANGES

Le dollar est en vedette, profitant lui aussi de sa qualité d'actif refuge. Face à un panier de devises internationales, il prend près de 0,3%. L'euro recule dans le même temps de 0,2% à 1,083 dollar.

Les reculs sont plus marqués encore pour les monnaies de pays producteurs de pétrole comme la couronne norvégienne (-1,52%) ou le peso mexicain (-1,06%).

Le won sud-coréen, lui, abandonne plus de 0,8% face au billet vert en raison des interrogations sur la santé de Kim Jong-un, qui aurait subi une opération cardiovasculaire selon la presse locale, une information perçue comme un facteur d'instabilité pour la région.

MÉTAUX

Les prix des métaux industriels baissent aussi, ébranlés par l'effondrement des cours pétroliers et la hausse du dollar.

Le cuivre, une référence en raison de ses utilisations très diverses dans l'industrie, a baissé de 2,3% à 5.067 dollars la tonne sur le London Metal Exchange.

(Édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga