PARIS (Reuters) - Les principales Bourses en Europe, à l'exception de Paris, ont terminé en hausse jeudi à la faveur d'une performance meilleure qu'attendu de l'économie allemande, tandis que Wall Street évoluait également dans le vert à mi-séance, tirée par les valeurs de croissance dans l'attente du discours de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed).

À Paris, le CAC 40 a fini sur une perte de 0,08% à 6.381,56 points. Le Footsie britannique a en revanche avancé de 0,11% et le Dax allemand de 0,39%.

L'indice EuroStoxx 50 a gagné 0,19%, le FTSEurofirst 300 0,35% et le Stoxx 600 0,3%.

L'économie allemande a enregistré une légère croissance au deuxième trimestre, de 0,1%, soutenue par la consommation des ménages et la dépense publique, selon les statistiques officielles publiées jeudi.

Parallèlement, le climat des affaires en Allemagne s'est dégradé nettement moins que prévu en août, avec un indice à 88,5 après 88,7 en juillet.

Ces deux statistiques ont pris le pas sur les inquiétudes liées à l'inflation, aux taux d'intérêt et au risque de récession en Europe, même si le compte rendu de la réunion de juillet de la Banque centrale européenne a montré que les gouverneurs de la BCE semblaient de plus en plus inquiets de voir la hausse des prix s'installer à un niveau élevé.

Aux Etats-Unis, où Jerome Powell doit prononcer un discours vendredi à 14h00 GMT dans le cadre du symposium annuel de Jackson Hole, les investisseurs semblent avoir opté pour la prise de risque en achetant à bon compte les grandes valeurs technologiques, malgré les incertitudes sur la trajectoire des taux d'intérêt.

Raphael Bostic, un responsable de la Fed, s'est dit jeudi partagé sur une hausse de 50 ou 75 points de base des taux de la banque centrale américaine en septembre, après un relèvement du coût du crédit de 225 points depuis mars, alors qu'une récession est toujours redoutée aux Etats-Unis.

La deuxième estimation du produit intérieur brut (PIB) américain pour le deuxième trimestre a cependant montré une contraction un peu moins importante que prévu initialement (-0,6% en rythme annualisé contre -0,9% en première estimation), tandis que les inscriptions au chômage ont diminué de manière inattendue la semaine dernière, à 243.000.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, le compartiment de l'énergie (+1,03%) et celui des ressources de base (+0,93%) ont enregistré les plus fortes progressions en réaction à des craintes sur l'offre. TotalEnergies a avancé de 0,75%, BP de 1,435%, tandis qu'ArcelorMittal a gagné 1,58%, Anglo American 1,40% et Glencore 1,46%.

Les valeurs défensives comme celles des médias (-1,98%) ont en revanche figuré parmi les replis les plus marqués dans un contexte de prise de bénéfices après leur forte hausse de la veille.

Dans l'actualité des entreprises, Veolia a pris 0,66% malgré les exigences de l'autorité britannique de la concurrence (CMA) au sujet du rachat de Suez.

Le groupe pharmaceutique suisse Novartis a cédé 0,75% après l'annonce de la scission de sa filiale de médicaments génériques Sandoz.

Norwegian Air Shuttle a chuté de 7,42% en réaction à un bénéfice trimestriel nettement inférieur aux attentes, tandis que Fortum a cédé 1,72% après une perte nette trimestrielle liée en grande partie à sa filiale Uniper (-7,08%).

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones prend 0,06%, le Standard & Poor's 500 0,53% et le Nasdaq 0,75%.

Les géants de la technologie comme Apple (+0,80%) et Alphabet (+1,16%) soutiennent la tendance alors que leur indice avance de 0,64%. Tesla, en revanche, cède 1,17% après la division par trois du nominal de son action.

Côté résultats, Salesforce chute de 6,41% après l'abaissement de ses prévisions annuelles de chiffre d'affaires et de bénéfice, tandis que Nvidia gagne 2,35% malgré l'annonce d'une prévision de chiffre d'affaires pour le trimestre en cours en forte baisse. Le fabricant américain de cartes graphiques a cependant déclaré que la croissance dans les centres de données et l'automobile pourrait compenser en partie cette baisse. L'indice des semi-conducteurs monte de 2,45%.

CHANGES

L'euro, tiré par les statistiques allemandes, est repassé brièvement en séance au-dessus de la parité avec la monnaie américaine à 1,001 dollar avant de réduire ses gains à 0,996.

Le dollar, en repli de 0,13% face à un panier de devises de référence, pâtit des incertitudes entourant le discours de Jerome Powell. Le billet vert reste cependant proche de son sommet depuis septembre 2002 atteint mi-juillet.

TAUX

Sur le marché obligataire, le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, a perdu environ quatre points de base à 1,324% après avoir atteint en séance 1,39%. Il n'a pratiquement pas réagi aux "minutes" de la BCE, jugées sans surprise. Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans recule d'environ trois points à 3,074% dans l'attente de Jerome Powell.

PÉTROLE

Les cours pétroliers sont quasiment stables, la perpective d'une baisse de la production de l'Opep étant compensée par l'espoir d'un accord sur le nucléaire iranien qui pourrait permettre à Téhéran de reprendre ses exportations de brut.

Le Brent cède 0,01% à 101,21 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,35% à 94,56 dollars.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Sophie Louet)

par Claude Chendjou