Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a fini en repli vendredi, reprenant son souffle après trois jours de forte hausse, sur fond de prudence à la suite du séisme qui a touché le sud-ouest du Japon, affectant plusieurs usines.

L'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 0,37% (-63,02 points) à l'issue des échanges, à 16.848,03 points. Sur l'ensemble de la semaine, il a cependant bondi de 6,49%.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a perdu pour sa part 0,73% (-9,95 points) à 1.361,40 points.

Sur le volet des changes, le dollar s'affichait à 109,58 yens, contre 109,40 yens jeudi à la fermeture. L'euro s'inscrivait aussi en hausse, à 123,38 yens, contre 123,25 yens la veille. Mais cet affaiblissement du yen, d'ordinaire favorable aux groupes exportateurs, n'a pas suffi à soutenir la place tokyoïte.

"Nous avons eu des gains importants au cours des trois derniers jours, donc nous assistons à des prises de bénéfices", a expliqué à l'agence Bloomberg News Juichi Wako, analyste de Nomura Holdings.

Les investisseurs se montraient en outre frileux après le tremblement de terre suivi de plusieurs répliques sur l'île de Kyushu, qui héberge de nombreuses usines.

Dans l'automobile, les constructeurs Toyota et Honda ont temporairement suspendu la production de leurs sites, tandis que le fabricant de pneumatiques Bridgestone a pris des dispositions similaires pour procéder à des vérifications.

Leurs titres ont cédé du terrain: -1,13% à 5.740 yens pour Toyota, -1,01% à 3.035 yens pour Honda et -0,50% à 4.105 yens pour Bridgestone.

- Toshiba, Fujitsu, Vaio: pas d'union dans les PC ? -

L'impact a été plus prononcé pour les fabricants de semi-conducteurs qui ont fermé leurs usines, comme Renesas (-2,71% à 680 yens) ou Sony (-3,19% à 2.935 yens) qui compte dans la région une usine de puces pour capteurs d'images Cmos pour smartphones.

En revanche, les pertes ont été très limitées pour la compagnie d'électricité qui alimente la région, Kyushu Electric Power (-0,16% à 1.182 yens). Elle a assuré qu'aucune anomalie n'avait été relevée dans la centrale nucléaire de Sendai où se trouvent les deux seuls réacteurs du Japon en service.

Dans le reste de l'actualité économique, des informations de presse ont fait état d'un risque d'échec des discussions en vue du regroupement des PC de Toshiba avec ceux de Fujitsu et Vaio (entité créée pour reprendre les ordinateurs éponymes de Sony).

L'action de Fujitsu, groupe qui se trouve à la peine, a plongé de 6,08% à 393,5 yens, tandis que Toshiba a résisté (+0,30% à 230 yens).

Le PDG de Toshiba, Masashi Muromachi, qui s'emploie depuis des mois à assainir les affaires du groupe plombées par un scandale financier, avait à maintes reprises en conférence de presse fait part de son intention d'achever ces discussions avant la fin du mois de mars.

L'échéance étant désormais passée, les médias et investisseurs s'inquiètent de l'évolution des négociations, d'autant que pour les autres activités dont Toshiba a décidé de se défaire en tout ou partie (systèmes médicaux, électroménager, etc.), des accords ont d'ores et déjà été signés avec des repreneurs.

La saga Seven & I Holdings se poursuit par ailleurs (-0,33% à 4.798 yens). Selon des médias, le groupe de distribution, qui a désavoué la semaine dernière son patriarche, Toshifumi Suzuki, entend le remplacer par celui là même qu'il voulait mettre dehors: le patron de la filiale de supérettes multiservices Seven Eleven Japan, Ryuichi Isaka.

anb/ggy